Coincées entre la province de Gérone au sud, Andorre et l’Ariège à l’ouest, l’Aude au nord, les Pyrénées-Orientales ne manquent pas de caractère face à la Méditerranée. Autour de Perpignan, les plaines agricoles s’enchaînent aux terres viticoles et aux sommets pyrénéens, avec le Canigou au pinacle de cette terre catalane, dans des richesses culturelles, gastronomiques, historiques chères au peuple Sang et Or.
Un drapeau rayé rouge sur fond jaune flottant sur le Castillet, sur le palais des rois de Majorque, en haut du Canigou, aux abords du stade Aimé Giral – l’enceinte sacrée de l’USAP –, sur les plaques immatriculées 66, la bannière catalane a vocation de fierté « nationale ».
Lorsque Martin Fourcade triomphe sur les pistes de biathlon, il sort le drapeau catalan même si la Marseillaise rend hommage à ses performances.
En d’autres lieux, Sébastien de Vauban, François Arago, Joseph Joffre, Aristide Maillol, Jordi Cerda, Charles Trenet ou Cali mirent aussi leurs racines catalanes en avant. Sans compter les artistes qui ont trouvé l’inspiration dans l’effervescence culturelle de cette région, Matisse, Dufy, Picasso, Dali, Casals… des pépites à l’état pur !
Si la tramontane rafraîchit le fond de l’air, le plaisir de jouer Saint- Cyprien, Falgos, Montescot ou Font-Romeu n’a d’égal qu’une côte de veau à la catalane, une cargolade, une anchoïade, une bullinada – ragoût de poissons aux pommes de terre –, ces recettes alliant la terre et la mer dans de subtils mélanges sucrés salés avec un vin frais des Albères… appréciées assis à la terrasse d’un club-house.
Envahie aux beaux jours, la côte catalane, de l’étang de Leucate jusqu’à Cerbère et la frontière espagnole, n’est pas la quintessence régionale même si le petit port pittoresque de Collioure a inspiré les Impressionnistes en même temps que les conserveries d’anchois faisaient la richesse du village.
En retrait des plages, le golf de Saint-Cyprien a pris ses marques en 1976, un précurseur à l’heure où l’urbanisation côtière était encore raisonnable. Entre les étangs et la forêt, les 27 trous en ont forgé des swings… Après la partie, la visite du cloître d’Elne, une architecture romane et gothique selon les galeries est passionnante. La rivalité avec Perpignan a eu raison de la dynamique de cette ville mais le cloître a résisté aux affres de la Révolution comme des invasions.
En remontant vers Perpignan, la capitale catalane du Nord – en opposition avec Barcelone au Sud –, le golf de Montescot, né en 2009, commence à s’épanouir même si, dans la plaine, le vent peut être redoutable. Française depuis 1659 suite au traité des Pyrénées, Perpignan a connu son âge d’or au XIVe siècle en devenant la capitale du royaume de Majorque. Les fortifications protégeant la cité ont disparu, remplacées par les allées ombragées de platanes proches du Castillet et de la Loge de mer, sur les bords de la Têt, un des trois fleuves du département avec l’Agly au nord et le Tech au sud.
En partant à l’assaut des Pyrénées, la route serpente après Céret, en montant vers Amélie les-Bains, Arles-sur-Tech, Saint-Laurent-de-Cerdans, une bourgade qui prospéra au XIXe siècle avec les ateliers d’espadrilles avant que Céline, Cécile, Agnès et Bérénice, des amies passionnées, ne réhabilitent ces dernières années l’artisanat autour des toiles colorées, le golf de Falgos pointe à l’horizon. Dans la forêt du Haut-Vallespir, le parcours inauguré en 1990 fait face au Canigou et à la baie de Rosas du haut de ses 1100 mètres d’altitude. Une situation privilégiée vécue avec bonheur à l’hôtel. Les joueurs de l’USAP y ont leurs repères pour se mettre au vert.
Dernière étape catalane, le golf de Font-Romeu ouvre dès que la neige fond. Après avoir passé Villefranche-de-Conflent et son fort Libéria, une citadelle accrochée à la montagne, puis Montlouis, une autre oeuvre de Vauban, les fours solaires d’Odeillo et de Mont-Louis et la centrale solaire de Targassonne, fleurons de la recherche française des années 70, les fairways de Font-Romeu, appréciés des sportifs venus s’oxygéner en altitude, nés en 1920 et remaniés par Jean Garaïalde en 1985, serpentent entre les sapins au gré des vallons.
Un cadre magnifique face aux sommets environnants qui résument bien ce département, ce Roussillon, ce Pays catalan qui ne laisse jamais indifférent.
Par Claude Granveaud-Vallat