De Grenoble à Montélimar, la nature évolue en douceur le long de l’Isère puis du Rhône. Il en va de même entre les golfs de Charmeil, Valence Saint-Didier et La Valdaine, trois parcours qui s’enchaînent à merveille sur un itinéraire riche en découvertes, en vieilles pierres, en saveurs et même en bonnes affaires…
Au nord-ouest de la capitale du Dauphiné, lové dans un méandre de l’Isère, le Golf de Charmeil, né en 1988, a pris ses aises sur 90 hectares de terrain plat incluant un étang naturel bordant cinq trous. Ce parcours dû au talent conjugué de Jean Garaïalde et Jérémy Pern est cerné par les massifs de la Chartreuse et du Vercors. Comme un rappel alpin, des buttes herbeuses ont été créées au long des fairways. De belles trouées dans la forêt de chênes offrent une lecture claire du jeu vers des greens assez rapides et bien protégés par de nombreux bunkers. En plus du lac au bord des trous 5, 7, 8, 13 et 14, des petites mares défendent les greens du 3, du 6, du 10 et du 17. Au printemps, les roughs fleuris colorent le parcours tandis que les abeilles s’en donnent à cœur joie. Il en va de même à la table du club-house, derrière de larges baies vitrées ou en terrasse ombragée lorsque le climat le permet, où la carte évoluant au gré des saisons met la région à l’honneur.

Inauguré dans sa version 18 trous en 1984, le Golf de Valence Saint-Didier est le plus ancien club de la Drôme. Au pied du Vercors bien en vue sur les premiers trous du retour, ce parcours dessiné par Thierry Sprecher et Géry Watine réunit forêt et clairières sur deux plateaux, le haut à l’aller, le bas au retour jusqu’à la remontée du 17 dont le green perché se mérite. Sur une cinquantaine d’hectares, on se sent parfois un peu à l’étroit, une exiguïté qui justifie sans doute l’abondance de piquets blancs. Cela oblige à jouer avec sa tête, laissant les muscles un peu au repos… D’autant qu’en quarante ans, les arbres ont poussé, une aubaine pour délimiter les fairways dans la plaine, là où le vent peut influencer les trajectoires de balles. Point d’orgue du tracé, à défaut de trou signature, la vue au départ du 9, un par 3 en descente, offre un joli panorama sur les trous 14, 16 et 17 ainsi que le village provençal de Marches, en fond de vallée. Dans un club-house né en même temps que le parcours, la table de David est simple, efficace et raisonnable. La terrasse abritée du soleil agrandit la salle aux beaux jours, nombreux dans la vallée du Rhône.

Depuis 1989, aux portes de Montélimar, le Golf de La Valdaine s’articule autour du château du Monard, demeure du marquis d’Arlande – pionnier de l’aérostation avec les frères Montgolfier. Ce parcours est l’œuvre de l’Anglais Tom Macaulay qui, entre les pièces d’eau, les bras du Jabron – un sous-affluent du Rhône – et quelques doglegs, a dessiné un tracé apprécié au-delà des confins de la Drôme provençale. Sur 75 hectares dont une vingtaine abrite des villas enserrées entre les fairways, le terrain aux arbres épanouis est assez plat, parfaitement jouable à pied. Les larges fairways de l’aller sont propices à prendre des points. Sur le 9, adresse et finesse sont requises pour survoler l’eau au drive puis à l’approche, à l’assaut de ce par 4 en dogleg droite. Sur le retour, les trous sont plus courts, plus étroits avec une succession d’obstacles vers des greens rapides, souvent à double plateau. Le long du Jabron, l’Amen corner drômois va du 11 au 14. Le tracé se termine par un dogleg au 18, la symétrie du 9 l’eau en moins ! Face aux tours recouvertes de vigne vierge du château du XVe, le final a de l’allure même si la table demeure fermée, dans l’attente des travaux de rénovation. Un food truck à proximité de la terrasse tente de compenser ce manque…

Profitez également dans la Drôme du Golf d’Albon Senaud.
Où séjourner ?
Avec ses 50 chambres et sa piscine extérieure chauffée donnant sur le golf et les collines boisées des Chambarans, le Domaine de Charmeil offre de jolis points de vue sur les contreforts des Alpes. De conception moderne, cet hôtel 3* de 50 chambres mêle le bois et le béton dans une élégante harmonie très appréciée au Wedge, le restaurant du domaine, où le chef met les spécialités du Dauphiné à l’honneur.
Au cœur de la Drôme provençale, à deux pas d’une commanderie de Malte et de la chapelle Saint-Jean de Jérusalem, l’hôtel Les Hospitaliers a pris racine entre les murs de pierre sèche du vieux village de Poët Laval. Avec ses 20 chambres à la décoration raffinée et aux tarifs très raisonnables, ses terrasses, sa piscine extérieure chauffée, sa table approvisionnée localement pour l’essentiel et sa cave mettant à l’honneur les cépages de la vallée du Rhône, cet hôtel de charme proche du golf de La Valdaine ne pourra que vous séduire.
Tourisme
Entre l’Isère et la Drôme, le plateau du Vercors est une terre de passionnés classée parc naturel depuis 1970. Artisans, paysans, restaurateurs, les « Vertacos » ont toujours aimé transmettre leur expérience, fiers de leurs racines. Sur un relief escarpé, entre les falaises, les crêtes, les vaux, les gorges, les amateurs de randonnées – à pied, en vélo ou à cheval – n’ont pas fini d’explorer les sentiers et les combes.
Cani-rando, avec l’Ame Nordique Aventures, Gresse-en-Vercors (38) – Crédit photo ; © Focus Outdoor
Pour qui s’intéresse aux vieilles pierres et aime méditer en paix, le monastère Saint-Antoine Le Grand avec ses fresques byzantines est un incontournable du Vercors. A Saint-Laurent-en-Royans, au cœur d’une vallée encaissée entre deux failles minérales, perdu en pleine nature, il dépend du monastère grec du Mont Athos, ce qui explique son influence orthodoxe.
L’été lorsque le mercure s’affole un peu trop, partir à la découverte des grottes et gouffres peut être une option appréciable. Un peu d’aventure dans un monde souterrain, dans le ventre de la Terre, là où le temps n’a guère de prise, est une garantie de souvenirs indélébiles. Les grottes de Thaïs, de Choranche, de la Draye blanche, des Cuves de Sassenage ou de la Luire s’y prêtent en toute sécurité.
Grottes de Choranche – PNR Vercors – Crédit photo ; © JL. Rigaux/Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme
Difficile d’évoquer le Vercors sans penser aux maquisards, à la résistance qui s’est structurée dans ces montagnes, dans ces vallées, durant la Seconde guerre mondiale. A Saint-Nizier-du-Moucherotte, la Nécropole rend hommage à 250 héros du Vercors qui ont tenu tête face à la mitraille allemande le 13 juin 1944. Civils ou militaires, ils sont réunis à tout-jamais sur ce plateau, à l’aplomb de Grenoble, pour que leur souvenir demeure vivant. A Vassieux-en-Vercors, au col de la Chaux, face à la vallée qui a vu tant de jeunes Français se défendre contre l’assaillant, mourir souvent, le Mémorial de la Résistance en Vercors commémore la vie de la résistance, au travers de films, de documents sonores, de témoignages, d’hommages, dans un bâtiment moderne, en surplomb du village martyr, un panorama n’ayant guère changé depuis 80 ans. Dans le village, le Musée de la Résistance abrite des collections d’objets, d’armes, de photographies expliquant l’organisation du maquis de la République du Vercors restaurée en juillet 1944, la rudesse des combats sur le chemin de la Liberté…
Gastronomie
Si la recette de la chartreuse remonte à 1605, sa production ne commence qu’en 1764 au sein du monastère de la Grande-Chartreuse, proche de Grenoble, une ville aussi connue pour ses noix. Cet élixir végétal, censé guérir les maux et revigorer les âmes, devient vite populaire entre la Savoie et le Dauphiné. Sa commercialisation faite à dos d’âne par les moines ne permettait guère d’aller plus loin. La fabrication cessée durant la Révolution, les moines ayant été dispersés à travers la France, reprend en 1816. Au cours du XIXe siècle, l’engouement pour cet élixir de santé prend de l’ampleur. De la liqueur verte est alors produite une version plus douce, la jaune qui séduit plutôt les palais féminins, et une blanche restée confidentielle. Depuis 1989, l’alcool est exclusivement produit en Isère, désormais sur le site d’Aiguenoire, à Entre-Deux-Guiers. Même si la fabrication s’est modernisée, deux moines liquoristes en préparent toujours le mélange végétal. La recette n’est connue que de trois moines chartreux qui ne connaissent chacun que deux tiers de la recette finale qui n’ayant jamais été brevetée demeure le monopole de l’ordre cartusien. Chaque année, la distillerie produit environ un million et demi de bouteilles, toutes liqueurs confondues. Millésimées, les cuvées spéciales prennent de valeur avec le temps. La chartreuse entre dans la composition de nombreux cocktails, sa couleur verte est très tendance…
Nougat de Montélimar – Drôme Provençale – Crédit photo ; © P. Fournier/Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme
Loin d’être une exclusivité de la Drôme, le nougat est avant tout une confiserie méditerranéenne depuis plus de mille ans. Pour avoir droit à l’appellation « nougat de Montélimar », la pâte doit contenir au minimum 30% d’amandes, 25% de miel et des blancs d’œufs montés en neige. La notoriété moderne du nougat de Montélimar est due à Émile Loubet, président de la République de 1899 à 1906, originaire de la région, qui fit une campagne de promotion du nougat, en offrant à tous ses invités à l’Élysée. Jusqu’en 1968 et la création de l’autoroute du Soleil, la fameuse Nationale 7 était incontournable vers les plages méditerranéennes, tout comme la traversée de Montélimar et sa pause « nougat » obligatoire. Aujourd’hui, une douzaine de nougatiers font encore le bonheur des palais sucrés dans la ville, pour une production annuelle d’environ 4500 tonnes, toutes spécialités confondues. A Noël, le nougat est bien sûr à l’appel des treize desserts de Provence, le soir du réveillon.

Un siècle déjà que la truffe fait le bonheur du marché de Richerenches chaque samedi matin, de novembre à mars, aux confins de la Drôme et du Vaucluse. Un siècle que l’or noir s’échange au cul du camion, sur le cours Mistral, contre espèces sonnantes et trébuchantes… Sur cette allée bordée de platanes décharnés en hiver, le parfum subtil et gras du tubercule emplit le fond de l’air tandis que les paniers recouverts de linge passent de mains en mains, dans un silence de cathédrale. A raison de 1000 euros le kilo selon les années, mieux vaut être discret ! Dans ce village, siège d’une commanderie templière au Moyen Âge, le troisième dimanche de janvier, une messe aux truffes est célébrée en provençal, en l’honneur de Saint-Antoine (patron des trufficulteurs). A la quête, des truffes sont données en offrande. Elles sont vendues après l’office, au profit du denier du Culte. Il doit tout de même être agréable de partager l’omelette du curé, à l’issue de cette messe !
Patrimoine
Construit sur un piton rocheux dominant la Drôme provençale et les champs de lavande à perte de vue, le château de Grignan, remontant au XIIe siècle pour ses plus vieux pans, arbore une façade Renaissance assez austère sous ses pierres claires.
Château de Grignan – Drôme Provençale – Crédit photo ; © G. Reynard/Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme
Dans la famille Adhémar de Monteil depuis 1239, le château doit sa notoriété à la correspondance épistolaire entre Madame de Sévigné et sa fille Françoise-Marguerite après que celle-ci ait épousé François Adhémar de Monteil de Grignan, en janvier 1669. Éloignées l’une de l’autre, la mère à la cour du roi Soleil, la fille au pays des cigales, les deux femmes ont passé plus de vingt-cinq ans de leur vie à s’écrire chaque jour. Une correspondance d’une qualité exceptionnelle éditée ultérieurement, elle est un témoignage fort documenté de la vie à la cour versaillaise comme en Provence au XVIIe siècle.
Aux confins de la Drôme et du Vaucluse, le château de Suze-la-Rousse domine la plaine à l’horizon depuis près de mille ans même si la bâtisse affiche plutôt un style Renaissance. Les origines de ce château superbement sauvegardé remontent à 1173, année de l’union de Tiburge d’Orange avec Bertrand 1er des Baux qui fît construire le château en l’honneur de sa charmante épouse.
Château de Suze-la-Rousse – Drôme Provençale – Crédit photo ; © G. Reynard/Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme
L’intérêt de cette construction militaire accrochée au rocher fut aussi de protéger le village de Suze et les terres viticoles apportées en dot par la jeune femme. Au XVIe siècle, le château, propriété de François de La Baume-Suze – gouverneur de Provence -, est embelli de façon somptueuse avec, entre autres, une salle du jeu de paume très prisé à l’époque. En 1958 à son décès, la dernière marquise de Suze lègue le château à la fondation des Orphelins d’Auteuil. Acheté par le conseil général de la Drôme, depuis 1978, il accueille l’Université du vin de Suze-la-Rousse, rattachée au rectorat d’Aix-en-Provence. La cour d’honneur possédant une acoustique exceptionnelle, le département y organise régulièrement des concerts de musique classique qui s’accompagnent harmonieusement des cépages régionaux.
Événement
En 1996, année du tricentenaire de la mort de Madame de Sévigné, naissait à Grignan, le Festival de la Correspondance. Le début d’une aventure, la célébration d’un genre : la correspondance, un domaine littéraire souvent négligé qui connaît un intérêt croissant de la part des lecteurs. A l’heure des sms et des émoticônes, une réaction réconfortante et bienvenue ! Le festival montre quelle source intarissable la correspondance alimente dans tous les pays. Aux beaux jours, cette manifestation célébrant l’art épistolaire s’attache aux correspondances de toutes les époques, sous toutes leurs formes. A l’ombre des platanes du village, sous les lambris du château, grâce à l’engagement des bénévoles, au talent des artistes invités à lire, à parler, le festival a su se pérenniser. En 2024, le 28e Festival de la Correspondance de Grignan aura lieu du 2 au 6 juillet, sur le thèmes des « lettres de Héros ». Encore une fois, un vaste sujet qui pourra nous entraîner aux quatre coins du monde, hier comme avant-hier, portés par les voix des acteurs qui se prêteront au récit de ces correspondances légendaires, avec toujours la même passion, celle des mots.
A faire
A Saint-Nazaire-de-Royans, on embarque sur le Royans-Vercors, un bateau à roue qui navigue vers La Sône, un petit village au passé industriel.
Croisière sur l’Isère en bateau à roue – Sud Grésivaudan – Crédit photo ; © E. Maulave
Bercé par le clapotis de la roue à aubes, on se laisse porter au fil de la Bourne, affluent de l’Isère, à profiter de la nature, à admirer l’aqueduc de Saint-Nazaire, un ouvrage d’art imaginé par Napoléon 1er, édifié sous Napoléon III, qui permet d’irriguer les plaines de Valence. Entre les marécages et les roselières où les oiseaux ont leurs repaires, les cygnes, les foulques macroules, les grands rapaces se laissent approcher plus facilement depuis le lit de la rivière. Les falaises abruptes du Vercors prennent une autre dimension ainsi découvertes au fil de l’eau. Construit en 1991, le Royans-Vercors peut accueillir jusqu’à 140 passagers. Avec son double pont, il est inspiré des bateaux à roue de Louisiane qui naviguaient au XIXe siècle sur le Mississipi.
Capitale française de la chaussure, Romans-sur-Isère a toujours eu des magasins d’usines qui ont fait le bonheur des dénicheurs de bonnes affaires. A l’image de Troyes avec la bonneterie, Romans a su s’adapter à la demande et plusieurs centres commerciaux comme le Parc Saint-Paul, Marques Avenue, Usine Center, ont ouvert des « outlet », des espaces dégriffés où les prix sont ultra compétitifs, essentiellement sur le prêt-à-porter et les accessoires de mode de grandes marques.
Par Claude Granveaud Vallat
Crédit photo entête : Village de La Batie, vue sur le mont Aiguille – Vercors (38) Crédit photo ; © P. Jayet/Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme
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