Entre le littoral et la pinède, le golf de Moliets s’épanouit sur un sol souple et sablonneux depuis 1989. L’œuvre de Robert Trent Jones fait l’unanimité au-delà des trous de bord de mer, au plus près des vagues, souvent houleuses sur cette côte landaise. Dans un cadre arboré, le tracé est varié, aussi technique que ludique. Du fond, il peut s’avérer monstrueux, mieux vaut rester modeste…
Par Claude Granveaud-Vallat
Pas très loin de Latché, l’ancienne résidence de François Mitterrand, le golf de Moliets a été finalisé en 1989, de la volonté du conseil général des Landes soutenu dans ses efforts par l’ancien Président. Avec 27 trous, la Forêt associée à l’Océan comme parcours référent et l’Airial, 9 trous ouverts en 1986 parfaits pour travailler sa précision, des tennis, des salles de sport, le resort a de l’allure entre les plages tant appréciées des surfeurs et la pinède landaise, le refuge des marcheurs.
Dans ce cadre, Moliets a accueilli jusqu’en 2009 le centre d’entraînement fédéral du pôle France. Lors des stages printaniers, avec 36 trous sac à l’épaule et après quelques seaux de balles pour corriger le tir, les gamins ne traînaient pas le soir après le dîner…

Les fameuses villas multicolores cachées dans les futaies -, le village Pierre & Vacances fait partie intégrante du resort
Aujourd’hui cette structure a cédé la place à la GMA – Golf Moliets Académie. Animée par Vincent Astruc, responsable de l’enseignement, elle intègre des modules de grand jeu, petit jeu, putting, gestion du stress et du mental par Stéphane Grenier, analyse de swing par Trackman sous la responsabilité de Laurent Cabanne, spécialiste de cet outil magnifique. Dès le mois de septembre 2017, le practice sera équipé exclusivement de balles Titleist Pro V1 à l’usage du haut niveau, un atout qui devrait vite séduire des garçons comme Benjamin Hébert – l’enfant du club – ou Alexander Lévy, habitués des lieux pour venir s’y entraîner lorsqu’ils ne sont pas sur l’European Tour. Beaucoup d’autres joueurs et joueuses de haut niveau apprécient les infrastructures du club parfaitement adaptées pour progresser.

Les trous 13, 14, 15 et 16 dessinés sur le sable, au plus près des plages et des rouleaux de l’Atlantique, demeurent la signature de l’architecte californien
Avec l’arrivée de David Astruc à la direction du club le 1er mars 2017, prenant le relais de Dominique Breton partant vers une retraite bien méritée après 26 ans de présence, beaucoup de choses liées à l’esthétique ont évolué favorablement sur le parcours. Ces dernières années, le parcours souffrait souvent en fin de saison, l’affluence estivale – plus de 50% de la fréquentation de green-fees annuelle – laissait des traces ! Une remise à niveau sur un plan qualitatif a été entreprise sur le terrain, sur les greens qui tendent vers une meilleure vitesse en toute saison, dans les bunkers où les contours ont été revus et le sable régénéré, elle est aussi liée à l’arrivée de nouvelles voiturettes qui seront équipées de GPS dès le mois de septembre, d’un nouveau mobilier de parcours plus moderne, plus fonctionnel. Des soucis de cosmétique qui font la différence là où le tracé fait déjà l’unanimité.
Sur près de 300 hectares, Robert Trent Jones n’a pas été gêné pour poser ses fairways. Les trous 13, 14, 15 et 16 dessinés sur le sable, au plus près des plages et des rouleaux de l’Atlantique, demeurent la signature de l’architecte californien sans pour autant trahir l’identité de ce parcours forestier qui peut s’avérer monstrueux pour peu qu’on le joue du fond par grand vent.
Les perspectives étroites de la pinède obligent à serrer le jeu pour éviter les sous-bois où les fougères arrivent assez vite. Même si on retrouve assez facilement ses balles, c’est tout de suite un coup de perdu pour se recentrer… Quelques greens à l’image de ceux du 5 et du 9 à multiples facettes et protégés par de l’eau peuvent être dantesques dès que Jean-Michel Montauban, le greenkeeper, baisse la tonte. Les trois putts peuvent s’enchaîner allegro… La volonté de David Astruc – très porté sur le sportif – est de pouvoir maintenir les greens entre 3 et 3,2 mètres, une vitesse rapide pour le commun des golfeurs…

Le village Pierres & Vacances fait le plein de Pâques à la Toussaint
Le parcours de l’Airial, également né de l’imagination de Robert Trent Jones en profitant du même cadre forestier, est aussi amusant même s’il est moins piégeur que le parcours de championnat. Normal il s’adresse aussi aux joueurs à fort potentiel de progression, inutile de les frustrer trop vite !
De quoi se mettre en appétit avant de rejoindre la Table du Golfeur et sa belle terrasse où la cuisine généreuse du Sud-Ouest fait honneur à sa réputation.
Question de stratégie
Le trou 2, par 4 de 347 mètres (jaunes), par Vincent Astruc, responsable de l’enseignement.

Beaucoup de joueurs et joueuses de haut niveau apprécient les infrastructures du club parfaitement adaptées pour progresser.
C’est le trou le plus exigeant de notre parcours. long de ses 347 mètres, il faudra accepter de jouer ce trou comme un par 5 pour la majorité des joueurs. Maintenant que le hors limite est devenu un obstacle d’eau, nous pouvons nous appuyer un peu plus à gauche pour la mise en jeu afin d’avoir une ouverture suffisante pour le prochain coup. Un second coup en s’appuyant sur la partie droite du fairway vous permettra de rester en jeu notamment grâce à la pente naturelle et d’éviter le grand bunker situé à gauche du green en contre bas. un troisième coup d’une cinquantaine de mètres vous permettra d’atteindre le green. pour terminer, un green à double plateau vous demandera une attention particulière quant à la lecture des pentes en fonction du placement du drapeau. bonne chance à tous , il vous reste encore 16 trous à jouer !
Au cœur des Landes
En arpentant les fairways de Moliets, on a un avant goût de la pinède landaise. De quoi donner envie de s’aventurer un peu plus loin dans cette forêt voulue par Napoléon III pour assécher les marais insalubres de cette région pauvre au XIXe siècle. Entre les fougères, les odeurs de sève de pin humées lorsque le soleil réchauffe les futaies, les cèpes, les chevreuils, il y a matière à s’émerveiller à chaque instant.

Plus près des vagues, les kilomètres de sable fin des plages landaises permettent de ne pas se sentir oppressé à l’heure de la bronzette.
Plus près des vagues, les kilomètres de sable fin des plages landaises permettent de ne pas se sentir oppressé à l’heure de la bronzette. L’occasion de s’essayer au surf ou au stand up paddle, une sensation d’équilibre pas toujours contrôlé… Attention toutefois aux baïnes à l’heure de la baignade, ces tourbillons créés entre les bancs de sable entraînant chaque été des noyades.
A Moliets bourg, le marché estival est toujours pittoresque, la faconde landaise offre une touche d’exotisme pour quelques livres de tomates et magrets bien gras. De nombreux éleveurs de canards désireux de faire connaître leur travail ouvrent les portes de leur ferme pour présenter leurs produits, quitte à dévoiler quelques recettes ancestrales…
L’été, en soirée au Jaï Alaï, le fronton de Cesta Punta d’Hossegor – le plus ancien en France -, l’ambiance dépasse le cadre du terrain. Les tapas, les plateaux d’huîtres accompagnent les petits vins frais à l’heure de l’apéro tandis que les anciens comptent les points en patois gascon… Pas le temps de s’ennuyer sur ces terres landaises, côté mer ou côté terre, il y a toujours quelque chose à faire… Adishatz, comme on dit là-bas !
Informations pratiques
Golf de Moliets
Rue Mathieu-Desbieys
40660 Moliets-et-Maa
Tél. : 05 58 48 54 65.
Site : www.golfmoliets.com
Architecte : Robert Trent Jones (1989).
Forêt-Océan, 6286 mètres, par 72.
Airial 9T, 1855 mètres, par 31.