Une douceur de vivre ancestrale, une petite brise
marine et plus de 300 jours de soleil par an, Gran Canaria séduit l’Europe
en toute saison. Avec cinq parcours de golf autour de Maspalomas, au sud de l’île,
la variété entre des tracés plats au bord de l’Océan et d’autres plus escarpés,
accrochés à la roche volcanique, rend la destination appréciable.
Par Claude Granveaud-Vallat
Si l’île de Gran Canaria peut se vanter d’héberger le plus vieux golf espagnol, le Real Club de Las Palmas depuis 1891 – déplacé et redessiné en 1957 -, l’engouement pour l’herbe à trous est plus récent, remontant à une vingtaine d’années, époque où le tourisme a pris un nouvel essor, ne se contentant plus du seul soleil et de la mer.
À deux cents kilomètres au large des côtes sud marocaines, entre des plages de sable blanc ou noir, des canyons arides, des champs de cactus et des hectares de terre sèche, Gran Canaria a réussi l’alchimie de mettre en valeur le vert des golfs pour le plaisir de tous. Sur ces terres de contraste, entre les roches volcaniques et le sable côtier, l’émeraude insulaire fait vivre beaucoup de Canariens, des gens gentils. Même si l’Europe du Nord a trouvé ses marques sur l’île, loin des frimas septentrionaux, les Français prennent goût aux intonations ibériques de l’Atlantique…
Maspalomas, derrière la dune
Le parcours de Maspalomas, plat comme la main, se joue de la brise de mer. En retrait des vastes plages, derrière une dune préservée de 400 hectares – sorte de Pyla canarien dont les amoureux de la nature profitent en toute liberté –, le parcours jouit lui aussi d’un sol sablonneux qui rend les fairways moelleux et les greens rapides depuis 1967. Du 3 au 6, le dessin de l’Écossais Mackenzie Ross borde la dune derrière une haie de cactus, faisant office de piquets blancs. Plus loin, le parcours serpente entre les palmiers avant que de somptueuses villas surplombent le tracé à l’approche du 12.
Du haut de son demi siècle, ce parcours où il est indispensable de réserver en hiver est une alternative urbaine aux tracés des resorts voisins. Une fois le premier drive tapé sous les gazouillis des perruches perchées dans les palmiers, le rythme se cale vite sur le thermomètre. Inutile de courir, la chaleur a toujours raison avant de rejoindre la terrasse pour un verre, une assiette de tapas et de filer à la plage, là où l’obstacle d’eau est toujours le bienvenu !
Meloneras, dans le vent des palmiers
Dessiné dans une forêt de palmiers au tronc blanc et dodu, Meloneras, un parcours plat, profite des alizés. Et même souvent d’une bonne brise de mer ! Si l’aller monte et descend face à la montagne avec un bon par 4 sur le 6 où les pièges s’enchaînent sans cesse, le jeu se corse à l’approche du retour venant flirter avec la côte déchiquetée, en contrebas du parcours. Du 12 au 16, dos au phare de Maspalomas, les fairways longent l’Océan. Surplombant le petit port de Pasito Blanco, le 13, un bon par 5, est souvent l’occasion d’immortaliser l’instant, le swing face à la mer… !
Pas le temps de souffler – le vent s’en charge ! – qu’il faut déjà driver au-dessus d’un ravin vers un fairway à l’herbe épaisse, moelleuse, confortable. Les greens ne sont pas trop rapides, les pentes limitées, tout est prévu pour rendre la partie conviviale. Sur ce parcours qui peut facilement être joué à pied, l’Américain Ron Kirby a imaginé un dessin aussi scénique que festif – quelques birdies venant facilement se poser sur la carte -, à jouer sans modération.
Salobre Norte y Sur, rock & rules !
Au cœur d’un resort immobilier, en retrait de l’Océan, dominant la mer, le Salobre Sur, œuvre de Dave Thomas et Roland Fauré sortie de roche en 1999, a su modeler la nature là où au milieu du XXe siècle on exploitait encore le minerai dans une roche riche à grands renforts de dynamite. Quelques terrils pierreux en sont les stigmates arides entre les vertes allées. Tout en longueur, au gré des vallées volcaniques descendant du cœur de l’île vers la mer, le parcours s’adapte au relief comme aux vents. Une pièce d’eau est en jeu au départ du 8 et du 13, plus une décoration qu’un obstacle où se prélassent des canards. De belles villas dominent le parcours de leurs formes géométriques avant-gardistes tandis que l’hôtel Sheraton a vue sur les fairways depuis les terrasses des suites et de ses piscines.

Venu compléter le complexe neuf ans plus tard, le Salobre Norte, très vite surnommé la Bête face à la Belle, peur surprendre au premier regard. Accrochés à la rocaille plantée de cactus, les premiers trous répondent au nom pour le moins évocateur de « Crazy holes »… L’Américain Ron Kirby n’a pas molli. Entre les dévers, les ravins et roughs pierreux, on entre tout de suite dans le vif avec des coups aveugles sur des doglegs un peu compliqués…
Heureusement la suite accorde un léger répit, laissant le temps de respirer là où la brise de mer régule la tiédeur ambiante. Mieux vaut jouer en voiturette tant les dénivelés sont forts et les liaisons longues comme entre le 11 et le 12, pas moins de 600 mètres en montée à 8%… Les vues sur les sommets arides du cœur de l’île sont somptueuses tandis qu’un mur de roches creusé par l’érosion borde un fairway dans un décor théâtral. Au fil des montées et des descentes au drive flatteur, il n’est pas rare d’égarer quelques balles dans les cactus. On les retrouve… souvent injouables ! Sur la fin du tracé, une pièce d’eau entre en jeu, la seule du parcours, créée à grand frais, offrant une réserve d’arrosage fort utile.
Anfi Tauro, magique Von Hagge
Né de la volonté de Björn Lyng, un investisseur norvégien – les Scandinaves apprécient beaucoup l’île de Gran Canaria -, ce club a d’abord vu naître un parcours compact de 9 trous. Une sorte de maquette dessinée par Bob Von Hagge comme si l’Américain avait eu besoin de s’entraîner sur une maîtrise d’art… De 2001 à 2007, les joueurs se sont contentés de ce petit bijou, de cette verdure posée sur le sable noir, avec tous les ingrédients de la panoplie Von Hagge.
Mamelons, bunkers alambiqués, greens torturés… Que du bonheur avec, au pire, un fer 7 en mains ! Taillé dans la roche à grand renfort d’explosif dont les stigmates sont flagrants sur cette roche millénaire, le grand parcours n’est pas en reste. Face à une œuvre gigantesque, titanesque, digne des travaux d’Hercule, tout y est, à commencer par une qualité de gazon et de sable surprenante, des greens biens entretenus, des voiturettes avec GPS appréciables dans ce décor à couper le souffle.

Première carte postale au départ du 6, un par 3 face à la mer avec un immense monticule de pierre préservé pour le décor. Quelques palmiers ajoutent au graphisme de l’image… Très « Von Hagge », le 9 revient sur un double green partagé avec le 18 derrière une pièce d’eau. Sur le retour, le tracé prend de l’altitude, alternant les immenses bunkers marguerite avec quelques doglegs et des greens encaissés dans les cirques rocailleux. Du départ du 14, face à l’immensité de l’océan, d’un seul coup le parcours paraît petit…
On ne se lasse pas de ces mouvements de terrain nés de la créativité d’un architecte ayant si souvent séduit les Français. Les modelés autour du green du 15 sont une merveille, ludiques à souhait même si on n’a pas toujours les pieds à plat sur ce par 3… Tandis que le soleil descend sur les flots irisés de l’Océan, les ombres donnent une autre dimension au tracé, on est transporté ! Rien à voir avec les lumières matinales. À toute heure, ce parcours mérite d’ouvrir grands ses yeux, au risque d’être ébloui par sa beauté !
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Maspalomas Golf
Tél. : +34 928 762 581.
www.maspalomasgolf.net
18 T, par 73, 6287 m.
Architecte : Mackenzie Ross (1967)
Meloneras Golf
Tél. : +34 928 145 309.
www.lopesan.com
18 T, par 71, 5946 m.
Architecte : Ron Kirby (2006)
Salobre Golf Tél. : +34 928 010 103.
www.salobregolfresort.com
El Sur
18 T, par 71, 5825 m.
Architectes : Dave Thomas & Roland Fauré (1999)
El Norte
18 T, par 70, 5239 m.
Architecte : Ron Kirby (2008)
Anfi Tauro Golf
Tél. : +34 928 908 000.
www.anfi.com
Championship Course
18 T, par 72, 6325 m.
Compact course, 9T, par 27.
Architecte : Bob Von Hagge (1999-2007)