Entre la Dombes humide, la verte Bresse, les Bugey et le pays de Gex, l’Ain a connu bien des invasions au fil des siècles. Des « visites » qui ont offert à ce département une richesse culinaire mise en avant par le célébrissime poulet de Bresse et son cousin le chapon. Aujourd’hui, il est agréable de profiter des meilleures tables comme d’un patrimoine architectural varié au gré de cinq magnifiques parcours Golfy, autant d’étapes sportives bienvenues pour laisser quelques calories dans le rough… !
Par Claude Granveaud-Vallat
A tout seigneur, tout honneur! L’Ain inaugure la classification départementale nationale depuis la Révolution. Un privilège lié à cette petite rivière éponyme qui coule, serpente, se tortille tantôt doucement, parfois plus vaillamment depuis la Franche-Comté jusqu’à se jeter dans le Rhône en amont de Lyon. Surnommée la « rivière d’Ain » pour éviter les malentendus avec le département, elle regroupe plus de trente affluents – appelés biefs dans le Jura – qui l’étoffent au printemps, à la fonte des neiges.
Mais l’Ain ne se résume pas à sa rivière, loin de là d’autant que la Saône et le Rhône arrosent également le département. Entre la Suisse et Lyon, coincées entre les Alpes et le Jura, ces terres ont toujours été un lieu de passage, de commerce, de transhumance, de conquêtes, de guerres… Des souvenirs historiques liés à la richesse de la région comme avec la basilique d’Ars, la cité médiévale de Pérouges, le monastère Royal de Brou, ou au travers de villages comme Trévoux ou Chatillon sur Chalaronne fiers de leur patrimoine rural et architectural depuis des siècles. Autant d’étapes touristiques méritant le détour entre deux swings… Et que dire des tables de l’Ain, souvent à la une des guides épicuriens !

Au cœur de la Dombes, le pays des mille étangs et le paradis des grenouilles, ces terres creusées au XVIIIe siècle pour assainir les marais insalubres et les rendre fertiles tout près de Lyon, un peu d’histoire nous ramène au XVe siècle, époque où Guillaume de Gaspard, gouverneur de la Dombes, a élu domicile au château du Breuil dont quelques pans de murs jouxtent encore le club-house du Golf du Gouverneur.
A la fin des années 80, l’architecte Didier Fruchet accompagné de George Will – un Écossais ancien joueur de Ryder Cup décédé en 2010 – a relevé le défi de poser ses fairways sur des langues de terre courant entre les pièces d’eau. Avec 45 trous sur 233 hectares, le projet était ambitieux, il est aujourd’hui un pilier du tourisme de golf dans la région Rhône-Alpes. Entre le Breuil – le parcours référent, le Montaplan et la Soche, un 9 trous plus rustique, le choix peut vite s’avérer un embarras pour les visiteurs qui n’oublieront pas de faire escale à la table du château… dont la carte met les grenouilles, les poissons des étangs – brochet, carpe – et le poulet de Bresse à l’honneur en toute saison.

45 trous sur 233 hectares, le projet était ambitieux, il est aujourd’hui un pilier du tourisme de golf dans la région Rhône-Alpes
Depuis une vingtaine d’années, la famille Dalloz impliquée dans la taille des pierres de joaillerie a repris les rènes du resort qui s’essoufflait. Déjà propriétaire du Golf de la Bresse, plus au nord de ces terres humides, poissonneuses, où les oiseaux sont rois, ils ont pu mutualiser les dépenses et rendre viables les deux sites aussi complémentaires que différents. Depuis 1990, le golf de la Bresse évolue dans la tranquillité de la campagne entre la Bresse et la Dombes, des terres alternant les clairières à des forêts giboyeuses, parsemées des fameux étangs où chasse et pêche font figure d’atavisme régional. Les grenouilles et des milliers d’oiseaux profitent depuis un quart de siècle du tracé de Jérémy Pern imaginé sur 90 hectares pour parader en toute quiétude.
Le canard sur le logo du club n’est pas là par hasard… Aux larges fairways de l’aller, succède un retour plus technique, plus étroit, plus arboré mais toujours aussi agréable là où Raphaël Jacquelin a fourbi ses premières armes il y a déjà quelques années… Chapon à la crème et au vin jaune, quoi de mieux pour fêter un birdie ? La table de Jean-Baptiste Marguin rend hommage aux spécialités régionales de façon simple et efficace, à l’image du parcours.

Depuis 1990, le golf de la Bresse évolue dans la tranquillité de la campagne entre la Bresse et la Dombes
Également né durant le boum du golf tricolore, le Golf de la Sorelle, à l’est des étangs, offre une autre perspective de cette belle région. Niché dans un écrin de verdure de 74 hectares, entre Dombes et Bugey, vallons, forêts et étangs, La Sorelle déroule ses enchaînements toniques dus à Patrick Jacquier, au milieu d’une végétation séculaire où les chênes tricentenaires ont toujours belle allure, laissant la part belle aux obstacles naturels. Son club-house a pris ses aises dans une magnifique bâtisse du XIVe siècle qui accueille évidemment une très bonne table ! Comment pourrait-il en être autrement ?

Niché dans un écrin de verdure de 74 hectares, entre Dombes et Bugey, vallons, forêts et étangs, La Sorelle déroule ses enchaînements toniques
Plus près des monts du Beaujolais, au nord-ouest du département, le Golf de la Commanderie fait figure d’ancien. Née en 1964 sur les terres du château de l’Aumusse, la Commanderie – en hommage aux Templiers qui séjournèrent ici au XIe et XIIe siècles – a d’abord proposé 15 trous dessinés par le Britannique Michael Fenn avant que Claude Soulès – alors pro du club – ne complète la donne.
Entre Mâcon et Bourg-en-Bresse, Charles Piat et ses amis rotariens avaient convaincu le propriétaire René Fisch, un ingénieur centralien père du chauffage urbain, de leur confier quelques hectares pour assouvir leur passion. En 2009, le parcours rogné par un échangeur autoroutier a dû revoir sa copie. Six nouveaux trous ont vu le jour.
Au-delà du parcours, la convivialité des lieux est le meilleur atout du club. « Ici, tout le monde se dit bonjour ! », me lançait un jour un membre enjoué tandis que les verres trinquent au restaurant où, passionné de vins, Olivier Ballufin, gérant du golf, propose une carte sans fin avec plus de 300 références de rouge, de blanc, de Bourgogne, de Côtes-du-Rhône, de Médoc, de beaux cépages à des prix raisonnables comme plus onéreux selon les flacons et les millésimes. Petits verres ou petits greens, difficile de choisir, les deux font la paire… !

Au-delà du parcours, la convivialité des lieux est le meilleur atout du club
Tout près de la frontière suisse, aux portes de Genève, face à la majesté du massif du Mont Blanc, le Jiva Hill Golf Resort – la colline de la vie en langue bouddhiste dont s’inspire le site – est jouable toute l’année grâce à des départs et des greens synthétiques, hermétiques aux intempéries.
Au-delà du parcours de 9 trous (avec 18 départs), le complexe offre un espace bien-être, une piscine couverte, sauna, hammam, fitness ainsi qu’un lac dédié au ski nautique. Sans oublier l’hôtel 5* estampillé Relais & Châteaux sur sa trentaine de suites et sa table gastronomique. Un petit paradis au pied des montagnes…

Tout près de la frontière suisse, aux portes de Genève, face à la majesté du massif du Mont Blanc, le Jiva Hill Golf Resort
Que vous cherchez à vous imprégner de la nature, à profiter de cadres somptueux, à vous faire plaisir à table, à jouer des tracés virils, à vous faire « cocooner » après la partie, il y aura toujours un Golfy Club qui vous attend dans l’Ain… Alors bonne partie !
Pratique
Quelques sites Internet :
www.ain-tourisme.com
www.routes-touristiques-ain.com
Cinq parcours à découvrir :
1 – Golf du Gouverneur
Tél. : 04 72 26 40 34 – www.golfgouverneur.fr
2 – Golf de la Bresse
Tél. : 04 74 51 42 09 – https://www.golfdelabresse.fr/
3 – Golf de la Commanderie
Tél. : 03 85 30 44 12 – www.golflacommanderie.com
4 – Golf de la Sorelle
Tél. : 04 74 35 47 27 – www.golf-lasorelle.com
5 – Golf de Jiva Hill
Tél. : 04 50 28 48 09 – www.jivahillgolf.com