Livres, conférences, émissions de télévision, stages et citations sur le thème du succès font partie de notre environnement depuis quelques années. Cette véritable tyrannie du succès est en réalité le meilleur moyen de ne pas y parvenir, sauf évidemment pour ceux qui nous en vendent le secret ! S’il semble plus facile d’échouer que de réussir il en est tout autrement de “savoir bien échouer”!
Par Pierre Arthapignet
La peur de l’échec
La peur de l’échec est la première cause d’échec. Elle nous sclérose, nous oblige à ne rien tenter et nous empêche de progresser tout simplement. Et elle est pourtant si naturelle que nous ne remettons pas en cause le fait de la ressentir ! Imaginez qu’un enfant ait peur de tomber lorsqu’il apprend à marcher: il passerait sans aucun doute sa vie à quatre pattes, bien installé dans sa zone de confort et de certitude !
Aucune chance de tomber, mais aucune possibilité d’apprendre à se tenir debout, à sauter , à courir, c’est l’assurance de vivre une vie à 30 cm du sol. Nous avons été cet enfant sans peur, nous avons appris à marcher, tout n’est donc pas perdu. Nous pouvons retrouver cette envie de progresser, d’expérimenter ce que nous ne connaissons pas et de vivre des expériences nouvelles.
Le droit à l’échec
La première condition est de s’accorder le droit à l’échec, ce mot banni de notre langage dès notre scolarité et plus tard dans notre vie professionnelle. Pourtant c’est par lui que nous apprenons le plus et c’est lui qui peut nous permettre de nous améliorer et de progresser. J’en imagine déjà me lisant en se disant que si l’échec est source d’apprentissage pour un golfeur il en est tout autrement pour un pilote d’avion ou pour un chirurgien ! Certes mais cela n’invalide en rien le fait que nous ne pouvons progresser qu’en apprenant de nos échecs et de nos erreurs. Un pilote d’avion est entraîné avec des simulateurs et tout est fait pour le mettre en situation d’échec. Ses actions sont ensuite analysées, décryptées et il en tire les conséquences et les leçons qui rendent aussi sûrs les vols commerciaux que nous empruntons.

C’est par l’échec que nous apprenons le plus et c’est lui qui peut nous permettre de nous améliorer et de progresser
Apprendre de nos échecs
Mais comment apprendre alors que bien souvent on ne cherche qu’à oublier le plus vite possible? Pas facile de vivre confortablement un échec! Et c’est bien pour cela que nous en avons peur. Aussi la première chose à faire est de se concocter un méta-état qui nous permet de vivre “utilement” l’échec. Nous pouvons alors nous sentir “curieux” de ce que nous allons apprendre de cet échec ou “amusés” d’avoir échoué.
Toute émotion même la plus décalée sera préférable à la déception, la colère ou la honte. C’est alors que nous pouvons procéder à l’analyse de ce qui a été fait, depuis les choix tactiques en passant par les moyens techniques ou l’attitude mentale. Cette analyse complète doit être faite sans concession et sans excès. Parfois un regard extérieur, celui de notre partenaire de jeu par exemple, peut nous apporter énormément d’informations à condition de les prendre avec humilité. La dernière phase est celle de l’intégration de ce que nous avons appris et les décisions qui en découlent. Il s’agit alors de se projeter mentalement dans le futur en mettant en oeuvre les décisions prises.
Aucun succès ne sera aussi riche d’enseignements, de découvertes et d’apprentissages que l’échec. Encore faut-il le transformer utilement. L’échec c’est de la nourriture des champions!

Un processus simple. Vous venez de rater votre dernier coup?
1 Rendez-vous sur le lieu d’atterrissage de votre balle. Mettez un méta-état à votre état lié à l’échec. Devenez curieux de ce que cet échec va vous apprendre par exemple ou bien encore “épaté” d’avoir si bien échoué!
2 Posez-vous toutes les questions utiles: quel choix tactique ai-je fait? Quel était mon objectif? Mon choix de club était-il cohérent? Mon stance correspondait-il à la situation? Quel était mon état émotionnel? Me suis-je accordé le droit à l’erreur?
3 A partir des réponses obtenues demandez-vous alors comment vous auriez pu faire d’une façon différente en répondant aux mêmes questions.
4 Imaginez-vous alors dans un futur proche en train de jouer ce même coup au regard de ces nouvelles décisions, de ces nouveaux choix
5 Refaites le film plusieurs fois afin d’intégrer ces nouvelles données.
Pierre Arthapignet
Cet ex-enseignant certifié en PNL, trainer en Neuro-Sémantique, coach reconnu en entreprise et dans le sport de haut niveau est aujourd’hui écrivain. Il est lui même ancien sportif professionnel ce qui rajoute à son expertise dans le domaine de la psychologie cognitive une dimension pour comprendre et aider les compétiteurs. Amateur passionné de golf, il apporte à cette discipline qu’il considère comme un art martial de grande exigence mentale tous ses savoirs et compétences.
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