Le titre de cet article aurait pu être “Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué”. La plus grande difficulté et la source principale de stress sur un parcours est étroitement lié au temps. Le temps dont dispose le joueur pour préparer son coup ou affiner sa stratégie de jeu qui peut être, selon les circonstances, un handicap ou un avantage.
Par Pierre Arthapignet
Nos limites
En matière de préparation mentale vous avez peut être déjà expérimenté la “sur analyse” et constaté comment elle peut conduire à la paralysie. L’avantage est de n’avoir pas assez de temps pour frapper plusieurs balles pour être prêt à jouer et l’inconvénient est que ce temps de réflexion peut être utilisé à mauvais escient.
C’est ce second cas qui nous intéresse tout particulièrement aujourd’hui. Notre cerveau dispose d’une capacité de traitement de l’information limitée. Le golfeur utilise ce qu’on appelle une mémoire de travail pour préparer ses coups. C’est un système de mémoire active qui traite et maintien les informations à court terme. Sa capacité, selon Miller est de 7+/-2 unités. Ces unités d’information sont constituées d’éléments visuels, sensoriels, auditifs et de traitement cognitif. Le système arrive donc très rapidement à saturation et cela crée alors des perturbations dans les conclusions qui en découlent et les signaux envoyés au corps. De là à conclure que “trop d’analyse tue l’analyse”, il n’y a qu’un pas que je vous propose de franchir allègrement!
Des exemples?
Ainsi, si au moment de jouer, vous additionnez les derniers conseils de votre “pro”, l’émotion liée à votre dernier coup, les informations visuelles de votre nouveau coup et la stratégie de jeu que vous souhaitez poursuivre, vous obtenez une saturation cérébrale. Votre pauvre cerveau ne pourra alors qu’envoyer des signaux parasites à votre corps. Rien d’étonnant alors si votre balle ne décrit pas la trajectoire idéale et si elle finit sa course dans l’un de ses diaboliques bunkers mangeurs de cartes!
La “sur-lecture” des greens est aussi un bon exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Vous analysez le terrain et la trajectoire en vous tenant derrière la balle. Tout va bien, vous voyez le putt du côté gauche du trou. Puis vous changez de face, vous le regardez de l’autre côté du trou et là vous le voyez tout droit. Intense réflexion et là vous évaluez alors comment la coupe du green et son hygrométrie pourrait affecter la vitesse de la balle.
Vous agissez alors comme vous l’avez entendu de nombreux golfeurs. Tous détails comptent et vous ne voulez en louper aucun. Ce faisant vous enlisez votre esprit dans une foule de détails et de précisions qui vous conduiront inexorablement à la catastrophe. Je vous imagine me demandant ce qu’il convient de faire, et quoi faire de ces informations pourtant indispensables pour réussir un bon coup…

Avant un coup, prenez le temps de respirer profondément et de vous détendre. Ne pensez pas technique
Des solutions simples
1- La première chose est de vous faire confiance et de faire confiance en votre cerveau. Prenez toutes les informations dont vous avez besoin et laissez votre esprit en faire bon usage. De manière non consciente il saura corriger votre stance, ajuster la trajectoire ou votre emplacement de mains si vous ne le perturbez pas en voulant le contrôler.
Vous avez déjà marché par jour de grand vent, non? Avez vous réfléchi à l’angle que devait prendre votre corps et à la force de vos jambes en joules pour avancer? Bien sûr que non, vous vous êtes fait confiance et vous avez marché! Il y a tant de choses que nous savons faire sans savoir comment nous les faisons. Alors pourquoi ne pas appliquer la recette à votre jeu de golf?
2- Votre “pro” vous a donné mille conseils pour mieux jouer. Tous sont pertinents, utiles et efficaces, sans doute. Mais vous en souvenir et vouloir tous les mettre en pratique au moment de jouer est une grave erreur. Centrez vous sur un seul, celui que vous sentez le mieux au moment de jouer. Ce n’est plus le moment de vous préoccuper de votre mécanique de swing, vous aurez le temps de le faire au practice. Visualisez votre objectif et laissez votre corps exécuter le coup.
3- En ce temps de vacances estivales mettez votre esprit au repos. Détendez-vous avant de jouer et soyez présents à l’instant présent. Centrez-vous sur votre respiration avant de jouer et prenez le temps de quelques profondes expirations. Avez-vous un mantra, un mot magique qui vous apporte calme et sérénité? Prenez le temps à la fin de votre lecture de choisir un mot, un seul qui représente pour vous une forme d’harmonie interne. Gardez le en mémoire lors de votre prochain parcours. Au moment de jouer expirez profondément et prononcez le. Si d’autres pensées arrivent à ce moment là, concentrez vous sur votre mot et les sensations qu’il vous procure.
Bon repos de l’esprit!
Pierre Arthapignet
Cet ex-enseignant certifié en PNL, trainer en Neuro-Sémantique, coach reconnu en entreprise et dans le sport de haut niveau est aujourd’hui écrivain. Il est lui même ancien sportif professionnel ce qui rajoute à son expertise dans le domaine de la psychologie cognitive une dimension pour comprendre et aider les compétiteurs. Amateur passionné de golf, il apporte à cette discipline qu’il considère comme un art martial de grande exigence mentale tous ses savoirs et compétences.

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