Un des facteurs les plus influents sur le jeu demeure la maîtrise de nos pensées négatives. Savoir pourquoi nous les générons et comment y faire face sont les deux clés de la maîtrise du jeu. Facile!
Par Pierre Arthapignet
Un cerveau préhistorique
Notre cerveau s’est construit au cours de notre évolution pour devenir notre organe de survie faisant de l’humain l’être le plus évolué sur la terre. Chaque organisme vivant développe face au danger une véritable stratégie qui inclut des particularités physiologiques. Nous avons tous en mémoire les facultés de ces animaux qui pour échapper à leur prédateurs deviennent les plus rapides, les plus invisibles, les mieux camouflés.
L’Humain lui , a développé des capacités mentales pour anticiper ce qui pourrait lui arriver de pire. Nos lointains ancêtres devaient pour survivre aller à la cueillette et à la chasse. Les prédateurs n’étaient jamais bien loin et contre certains d’entre eux le gourdin devait être une protection bien illusoire! Nous avons dû alors développer une activité neuronale spécifique consistant à prévoir les dangers et les menaces de façon à les éviter.
L’homme moderne a toujours la même disposition à envisager et à se projeter dans le futur, il s’agit là d’une capacité physiologique héritée d’un passé relativement récent d’un point de vue de l’évolution des espèces.
Du gourdin au club
Quel rapport avec le golf?
Certes le club a remplacé le gourdin et c’est heureux mais rien n’a changé pour l’être humain, même si le danger est d’une autre nature. Le golfeur anticipe des dangers et cela génère un niveau de stress plus ou moins important.
Un bunker, un plan d’eau, des arbres, des hautes herbes autant de pièges dressés pour augmenter le niveau de difficulté. Le tout amplifié par l’enjeu, “la carte”, le classement ou plus simplement parfois l’image de soi et celle qu’on donne aux autres. En situation de stress nous imaginons alors le pire. Mais le pire n’est pas d’imaginer le pire.
C’est le fait que ces anticipations négatives deviennent de véritables prédictions que nous nous devons ensuite de réaliser si on ne les corrige pas. Paradoxalement, pour un être humain le fait de réaliser une prédiction aussi négative soit elle, est préférable à vivre la surprise d’un événement non prévu. Il est facile de comprendre que notre niveau de sécurité est directement lié à la réalisation de nos projections!
La prophétie qui se réalise d’elle même
Faites l’expérience un jour de grand stress. Mettez vous à l’adresse imaginez alors le pire qu’il puisse arriver à votre balle et lancez votre swing. Vous aurez alors la surprise de voir votre balle emprunter la trajectoire idéale pour se retrouver dans la position catastrophique imaginée auparavant. Vous pourrez d’ailleurs faire le constat que votre swing est parfaitement au point. Comment cela est-il possible? En imaginant le pire vous créez alors une représentation du résultat que vous voulez éviter. Plus votre stress est important plus vous ajoutez à cette représentation visuelle une charge émotionnelle importante. Le cerveau reçoit alors cet ensemble comme un ordre à réaliser, un objectif à atteindre. Les exemples en compétition manquent pas. C’est alors qu’on peut voir de grands champions, de brillants techniciens envoyer leur balle dans l’eau ou dans le sable. Certains oublient parfois que l’ensemble des nos activités sont régies par le cerveau!

Le golf est avant tout une activité cérébrale
Repenser la pensée négative
Vous l’avez compris, nous générons en premier lieu une pensée négative qui devient pour notre cerveau un résultat à atteindre si le stress est au rendez-vous. Comment le gérer?
- Vous voilà à l’adresse. Prenez alors conscience de la représentation du “pire” que vous êtes en train de faire
- Voyez-la! Maintenant “enfermez-la” dans un écran de télévision que vous placez face à vous sur votre gauche
- Créez un deuxième écran, que vous placez à droite
- Dans cet écran de droite créez maintenant la représentation de ce que vous voulez atteindre comme résultat. Vous voyez les deux écrans, celui de gauche contenant le “pire” et celui de droite contenant le “meilleur”?
- Prenez mentalement bien entendu la télécommande commune à ces deux écrans. Identifiez le bouton qui permet de mettre en “noir et blanc” ou en couleur. Commencez par mettre l’image du “pire” en noir et blanc puis celle du “meilleur” en couleur
- Rendez le “pire” muet et ajoutez le son de l’impact parfait de votre tête de club dans le “meilleur”
- Rendre ensuite le “pire” un peu flou et le “meilleur” le plus net possible
- Pour finir agrandissez les dimensions du “meilleur” et diminuez le “pire”
- C’est fini! Exécutez votre swing et constatez à quel point repenser ses pensées négatives est simple et facile à faire.
La recette fonctionne parfaitement bien avec un peu d’entraînement. Au début prenez votre temps, fermez les yeux pour mieux “voir” vos représentations internes, la tête plutôt vers le haut. Avec un minimum d’entraînement il faut moins de dix secondes pour se préparer. A vos marques, prêts, swinguez!

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