Au cœur du Vexin… À une heure de Paris, le dépaysement est total en arrivant au golf de Rebetz, au cœur du Vexin français. Fêtant ses 25 ans, ce parcours picard n’a fait que s’améliorer en grandissant même si tout n’a pas toujours été facile sur les terres des Gillouard.
Par Claude Granveaud-Vallat
En plein boum du golf des années quatre-vingts, on ne comptait plus les inaugurations aux quatre coins de la France. Les créations de parcours fleurissaient à tout va. Surfant sur la vague verte, quelques agriculteurs tentaient de diversifier leurs activités en faisant pousser « l’herbe à trous » selon l’expression consacrée par Blachon, le regretté dessinateur de L’Équipe. Cultivateurs de l’Oise, Patrick et Jean-Yves Gillouard, forts de leur audace et de leur connaissance de la terre, ont vécu cette démarche sur la propriété familiale, aux portes de l’Île-de-France.

Domaine de Rebetz
Sur un foncier historique, remontant pour certains bâtis au XIIe siècle, il ne restait plus qu’à dessiner le tracé là où les céréales ont fait vivre la famille depuis des décennies. La conception en revint à Jean-Pascal Fourès qui a réussi à créer un parcours intéressant dès son plus jeune âge sur un plateau venté, en modelant quelques buttes de terre, en créant quelques pièces d’eau, en plantant de jeunes arbres. Mais du blé au golf, il y a souvent un trou… dans la caisse ! La rentabilité était loin d’être évidente d’autant que le début des années quatre-vingt-dix n’était pas florissant. La persévérance a fini par avoir raison même si elle a laissé des traces indélébiles dans la famille. Jean-Yves sur le terrain, Patrick à la gestion, l’osmose était totale d’autant que les membres assidus soutenaient leur club en lui offrant une dynamique sans faille. Dès les premières années, la réputation de Rebetz se fit sur la qualité du terrain, et particulièrement de ses greens tandis que les arbres s’accrochaient encore à leurs tuteurs. Vingt-cinq ans plus tard, les atouts demeurent les mêmes même si la situation a évolué. En 2007, Patrick disparaissait trop tôt alors que Patrice Bourbier venait d’investir dans le club pour le remettre à flots et développer l’hôtel et les séminaires. Un coup très dur et une bouée de sauvetage survenus quasiment en même temps…
Si aujourd’hui l’accueil comme la restauration sont installés dans la maison de famille face aux greens du 18 et du 9, les corps de ferme se sont transformés en chambres et salles de séminaires offrant des rentrées substantielles à l’entreprise, sans doute le seul moyen de continuer l’aventure tandis que les arbres ne cessent de grandir dans la plaine. Les petits pins servant de repères aux 135 mètres font désormais trois ou quatre mètres de haut et leur volume gêne parfois quelque trajectoire. Quelques obstacles comme sur le 10 ont été remis en eau, des tonnes de sable ont été ajoutées dans les bunkers. Le soir, les lapereaux y trouvent un terrain de jeu fort agréable. Et les greens demeurent les meilleurs de la région aux dires de l’élite des joueurs franciliens comme picards, les premiers à en profiter. Toujours greenkeeper à ses heures, Jean-Yves peut en être fier même si dans sa modestie naturelle, il en attribue la qualité au maître d’œuvre. « Ce sont des greens en sable très bien construits par une équipe d’agriculteurs bretons. » Pour obtenir cette qualité et cette réputation autour de la capitale, il a bien ses petits secrets mais, derrière son œil malin, pas question d’en dire plus. « Rien d’extraordinaire, juste de l’attention… ! »

Golf de Rebetz
Facilement jouable à pied, ce tracé peut s’avérer retors si on se hasarde aux départs arrières tandis que le rough estival pousse au bord des fairways d’autant que le vent est toujours présent sur la plupart des trous. Mais en configuration loisir, ce qui sied à la plupart des joueurs, le tracé est très accessible et tout aussi amusant, les cinq pièces d’eau apportant un peu de piment à la plaine. À voir les fairways plongeants au 3, au 7, au 11 ou encore au 15 et, bien sûr au 18 – les Champs-Elysées du Vexin – on peut être surpris en parlant d’un parcours plat. C’est juste que les déclivités sont douces quel qu’en soit le sens. On ne se blesse pas non plus en montant le 1, le 2, le 10, le 14 ou le 17. Tout se passe en douceur, un peu à l’image d’un déjeuner estival pris en terrasse à l’ombre des grands chênes bordant le club-house. Carpe diem !
Informations pratiques
Golf de Rebetz
Route de Noailles
60240 Chaumont-
en-Vexin
Tél. : 03 44 49 15 54
Email : golf@rebetz.com
Site : www.rebetz.com

Golf de Rebetz
Question de Stratégie : le trou n°18
Par 5 de 473 mètres (jaunes), par Didier Le Bihan, pro à Rebetz.
Avec son arrivée majestueuse face au château, ce par 5 taillé entre les arbres fait figure de trou signature. Une raison supplémentaire pour y accorder la plus grande attention, pour peu qu’on ait une bonne carte dans les mains. Au départ, compte tenu d’un léger dogleg droite, mieux vaut viser sur la bosse de gauche avant d’attaquer la descente toujours sur la gauche du fairway où le risque est limité à condition de se méfier des arbres. Le 3e coup n’est pas une formalité avec un très grand green bordé par la pièce d’eau… très accueillante. Face aux nombreuses pentes de ce green tortueux, une bonne lecture est essentielle si on veut en sortir avec le sourire. Le birdie est possible à condition de respecter toutes ces consignes et d’avoir un peu de chance…