A 27 ans, l’Anglais Matt Fitzpatrick a remporté l’US Open, son premier Majeur, sa première victoire sur le sol américain. Dans une lutte acharnée avec les Américains Scottie Scheffler et Will Zalatoris, il n’a pas craqué sur le parcours du Country Club de Brookline qui l’avait vu remporter l’US Amateur en 2013. Bis repetita placent…
Par Claude Granveaud-Vallat, photos USGA.
En soulevant le trophée de l’US Open, Matt Fitzpatrick avait pris de l’assurance. Au contraire du jeune garçon fébrile qui triomphait lors de l’US Amateur en 2013, sur ce même parcours du Country Club de Brookline, près de Boston.
A l’époque, la réserve du jeune homme semblait naturelle. Aujourd’hui, sa timidité s’est estompée, son palmarès a pris du volume mais cette victoire majeure va obligatoirement changer sa vie. En posant trophée en mains en compagnie de ses parents, comme en 2013, en avait-il conscience ? Sans doute même si son sourire demeurait mesuré. « Ma première victoire, lors d’un Majeur, je ne pouvais rêver mieux… »
Cette victoire, c’est pourtant lui qui l’a construite. Avec un jeu posé, agrémenté de coups de génie, de défaillances, de putts sans fin sur un parcours préparé comme à l’habitude de l’USGA, qui a fait mieux que se défendre – seuls dix joueurs bouclent les 4 tours sous le par -, Fitzpatrick a réussi à conserver un coup d’avance sur Scottie Scheffler, vainqueur du Masters 2022 et actuel n°1 mondial, et Will Zalatoris, récent 2e de l’USPGA 2022 et du Masters l’an passé.
Will Zalatoris
Scottie Scheffler
Sur le 18, malgré un drive finissant sa course dans le bunker de fairway, Matt a tapé un coup fantastique vers le green et la délivrance. « C’est un des meilleurs coups que j’aie pu frapper de toute ma vie. En voyant la balle sortir du sable, je ne pouvais pas être plus heureux… » Sa sensation s’est avérée exacte puisqu’un par sur ce dernier trou allait suffire à sa joie, à un bonheur qu’il s’empressait de comparer à celui vécu par Jack Nicklaus qui, lui aussi, avait remporté en son temps l’US Amateur et l’US Open sur le même parcours, c’était à Pebble Beach en 1961 puis 1972… Une autre époque mais l’Ours Blond demeure une référence pour les jeunes champions…
Dans un contexte tendu entre le PGA Tour et le LIV Tour saoudien qui cherche à dévoyer les stars à grand renfort de dollars, le retour de quelques joueurs séduits par les sirènes du Moyen-Orient a animé les coulisses de l’US Open. Tout le monde attendait Phil Mickelson au coin du bois, l’illustre gaucher senior s’est pris les pieds dans le fairway lors des deux premiers tours, tout comme Sergio Garcia ou Louis Oosthuizen, des champions réceptifs aux arguments mis en avant par Greg Norman, le patron du LIV Tour. De façon plus discrète, moins médiatique, Victor Pérez n’a pas connu plus de réussite sur un parcours où la moindre erreur se paye cash. Jeudi et vendredi, l’aller du Country Club a été fatal au Tarbais qui venait de traverser l’Atlantique regonflé à bloc après sa victoire en Hollande et sa 3e place en Allemagne. Il doit désormais se focaliser sur The Open qui, pour sa 150e édition, retrouvera les links écossais du Old Course de Saint Andrews du 14 au 17 juillet, pour la dernière levée majeure de l’année.
Absent de Brookline cette semaine pour reposer sa jambe blessée, Tiger Woods devrait lui aussi être de la fête en Écosse dans trois semaines. Quel rôle y tiendra-t-il… ? Pas sûr qu’il vienne pour faire de la figuration ! Une chose est d’ores et déjà certaine, la fête sera belle dans cette ville qui a vu naître le golf, il y a près de trois siècles…
US Open 2022, The Country Club, Brooklyne, par 70
1 | Fitzpatrick M. | Eng | 68+70+68+68=274 | -6 |
2 | Scheffler S. | USA | 70+67+71+67=275 | -5 |
| Zalatoris W. | USA | 69+70+67+69=275 | -5 |
4 | Matsuyama H. | Jap | 70+70+72+65=277 | -3 |
5 | McIlroy R. | NIr | 67+69+73+69=278 | -2 |
| Morikawa C. | USA | 69+66+77+66=278 | -2 |
109 | Pérez V. | Fra | 73+74=147 | MC |