Anglo-saxon par essence, le golf se prête facilement à la caricature dans ses mœurs, attitudes, habitudes et autres us. Rien de tel qu’une carte postale humoristique pour sourire de ces travers, aux quatre coins du monde. Croqueurs de tout poil s’en sont donné à cœur joie depuis plus d’un siècle…
Par Claude Granveaud-Vallat.
- Au début du XXe siècle, le golf et les cartes postales connurent un développement fulgurant à travers le monde.

Les relations professeur-élèves prêtent à rire, à tort ou à raison…
Villages, paysages, tout était photographié et posté. Les parcours de golf n’y ont pas échappé, au gré de leurs inaugurations. Si les premières cartes ont vu le jour au milieu du XIXe siècle en Allemagne, la ferveur battait son plein avec le nouveau siècle. Si l’idée d’écrire au vu de tous peut paraître désuète à l’heure des réseaux sociaux, ce fut une véritable révolution il y a une bonne centaine d’années. Il fallut un décret du ministre autrichien des Postes en 1869 pour en autoriser l’usage. Les premières illustrations datent de 1889 et ne remplissent pas le plein format puisqu’il était usuel d’écrire recto-verso.
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Parmi les plus célèbres dessinateurs humoristiques à avoir croqué le golf, Charles Crombie et ses célèbres « Rules of golf » éditées pour les eaux de Perrier n’a pas échappé à la cartophilie. Une première série de six cartes a vu le jour en 1905, une autre plus complète et plus récente publiée dans un petit livret de 9 cartes est très recherchée. Au début du XXe siècle, le style est souvent « fleur bleue », surtout lorsque les dessins mettent en scène un homme et une femme partageant la partie… et plus si affinités.

Au début du XXe siècle, le style est souvent « fleur bleue »
Une candeur susurrée à la pointe du crayon ! Les cartes de Noël, Nouvel an et de Saint-Valentin en sont de beaux exemples même si quelques croqueurs s’enhardissent en forçant le trait vers un humour souvent misogyne. Après guerre, les illustrateurs profitent des « années folles », une époque où on pouvait rire de tout, pour forcer le trait tout en restant subtil.
- Dans les années 50-60, l’humour américain prend le dessus avec des dessins plus sexy, parfois même un peu lourds comme si les années noires avaient offert un blanc seing à tous les excès. Certains dessins publiés dans Playboy et autres magazines masculins sont repris en carte postale dans l’euphorie des « Trente glorieuses ». Le sexe a toujours fait rire, la religion également tout comme les relations de couple au quotidien, ces thèmes se retrouvent entre les greens et le club-house, avec en point d’orgue les marivaudages entre professeur et élèves…. La terminologie du golf se prête aussi facilement au quiproquo entre les trous, les balles, les drapeaux, le grip… de quoi inspirer les humoristes !

L’humour américain prend le dessus avec des dessins plus sexy
- Entre 1930 et 70, les éditions Bamforth ont fait leurs choux gras de l’humour grivois en carte postale, déclinant tous les loisirs dans des séries qui n’ont rien perdu de leur piment. Le golf n’y a pas échappé sous les traits de Pedro, Taylor, Chas, Fitzpatrick... et autant de blagues de comptoir légendées en anglais qui ont voyagé au gré des congés payés !
- Si durant des années, il fut obligatoire de visiter les salons de vieux papiers et autres boutiques spécialisées aux Puces parisiennes comme à Portobello (équivalent londonien) pour espérer améliorer sa collection, aujourd’hui tout passe par le Net. Des sites de ventes aux enchères en ligne permettent à tous de dégoter un trésor à l’autre bout du monde en trois clics et quelques euros. De quoi créer des vocations dès les premiers drives… attention toutefois aux hors-limites !
Alors rendez-vous avec bonne humeur sur les greens du Réseau Golfy!