A 27 ans, Brooks Koepka inaugure son palmarès majeur en remportant l’US Open sur le parcours d’Erin Hills, Wisconsin. Et de belle manière puisque le Floridien devance son compatriote Brian Harman et le Japonais Hideki Matsuyama de quatre coups. Pour Alexander Lévy, Grégory Bourdy et Joël Stalter, les trois Français engagés dans l’open américain, le cut leur a été fatal au terme de 36 trous.
Par Claude Granveaud-Vallat
Tandis que Tiger Woods s’éloigne de plus en plus des fairways, empêtré dans ses convalescences et ses errances nocturnes, l’US Open vient de consacrer un jeune talent, Brooks Koepka, un joueur formé à l’école du Challenge Tour puis du Tour européen avant de rejoindre le PGA Tour. Koepka, un Floridien de 27 ans, est devenu le 7e premier vainqueur consécutif en Majeur ! Une statistique qui en dit long sur le vivier de talents face à des joueurs plus expérimentés mais incapables de capitaliser sur leur acquis. Day, Willett, Jonhson, Stenson, Walker, Garcia et désormais Koepka, tous primo titrés depuis août 2015 dans le saint des saints, « Major winner »… !
Sur les fairways d’Erin Hills, un parcours du Wisconsin inauguré en 2006 et qui accueillait l’open national américain pour la première fois, les hauts roughs n’ont pas tardé à semer la panique et créer la polémique avant que les instances de l’USGA ne décident de tondre les foins et d’élargir les fairways tandis que les joueurs s’entraînaient déjà. Une décision tardive mais bienvenue au vu des scores qu’allait connaître ce tracé plat, sans arbres, aux allures de links britannique. Conçu par Michael Hurzdan, Dana Fry et Ron Whitten pour être joué « facilement » à pied, selon les principes du golf à l’ancienne, sans artifice spectaculaire, Erin Hills a vu quelques champions se prendre les pieds dans le tapis… avant que Koepka ne soulève le trophée. Vendredi soir, Justin Rose, Adam Scott, Henrik Stenson, Bubba Watson, Justin Johnson, Rory McIlroy, Jason Day entre autres… faisaient leurs valises prématurément. Tout comme Lévy, Bourdy et Stalter, les trois Français qui s’étaient qualifiés pour l’US Open. Trois cartes de 77 (+5) au premier tour ont compromis les espoirs tricolores même si Bourdy et Stalter sont parvenus à corriger le tir le lendemain en rendant deux cartes dans le par tandis que Lévy, en indélicatesse avec son putting, devait se contenter de la qualité de son grand jeu pour espérer rebondir au plus vite de ce côté de l’Atlantique.

Après avoir reçu le baiser de son amie Jena Sims, Brooks Koepka a répondu aux traditionnelles questions des médias, avec la décontraction d’un homme encore sur son nuage.
Lors du premier tour, Rickie Fowler partait à la chasse aux birdies, sept pour aucun bogey et une carte de 65 qui le hissait en haut du tableau. Le lendemain, il était imité par le Japonais Hideki Matsuyama, lui aussi en réussite sur les greens du Wisconsin. Lors du troisième tour et tandis que l’issue demeurait incertaine, l’Américain Justin Thomas faisait chauffer le putter à son tour en rendant une carte de 63 avec un eagle au 18, après un coup de bois 3 de 270 mètres pour se laisser un putt de deux mètres, s’octroyant par la même occasion le score record dans un US Open (à égalité avec une carte de Johnny Miller établie en 1973 à Oakmont mais sur un par 71). Mais cette carte gravée pour longtemps dans les tablettes du sport comme dans sa mémoire ne suffisait même pas à lui offrir la première place d’un classement toujours provisoire. Le Géorgien Brian Harman conservait un coup d’avance avant la dernière ligne droite. Dimanche matin, le vent s’était levé en même temps que les joueurs, entraînant quelques balles matinales vers les hauts roughs ocres… Mais il en fallait plus aux hommes de tête pour trembler ! Parti en avant-dernière partie en compagnie de l’Anglais Tommy Fleetwood, Brooks Koepka a très vite pris la mesure du parcours. Birdie au 1 puis au 2 pour s’emparer de la tête du classement, le Floridien allait augmenter son avance sur les derniers trous. Trois birdies successifs du 14 au 16 allaient sceller sa victoire tandis que Harman et Matsuyama partageaient la 2e place à quatre coups du nouveau champion des États-Unis. Impressionnant de régularité sur ses mises en jeu – 86% de fairways touchés – mais aussi dans son jeu de fers – 94% de greens en régulation –, Koepka aurait aimé rentrer le birdie « historique » ! Celui qui lui aurait permis de signer un total de « -17 », établissant par la même le total le plus bas de l’histoire de l’US Open depuis 1895 ! A « -16 », il doit partager ce record avec la performance établie par Rory McIlroy en 2011 au Congressional de Bethesda, Maryland.
Après avoir reçu le baiser de son amie Jena Sims, Brooks Koepka a répondu aux traditionnelles questions des médias, avec la décontraction d’un homme encore sur son nuage. « J’ai joué vraiment solide toute la semaine, ma frappe de balle a été parfaite. Je me suis toujours senti en confiance même après le bogey du 10. Le tournant s’est opéré sur le 13 avec un très bon par. Ce putt m’a remis sur les bons rails… C’était reparti ! » Quel chemin parcouru par ce garçon qui rêvait d’une carrière dans le baseball, et arrivé au cours de l’été 2012 sur le Challenge Tour. Vainqueur cette même année en Catalogne, il allait récidiver à trois reprises en 2013 avant de remporter le Turkish Airlines Open en 2014 sur l’European Tour, puis rejoindre le PGA Tour à plein temps. Présent dans l’équipe américaine de Ryder Cup en 2016 à Hazeltine, Minnesota, plus rien n’arrête le jeune Brooks Koepka qui s’est réveillé à la 10e place du classement mondial, au lendemain de cette victoire inimaginable pour un joueur qui avait hésité à abandonner le golf de haut niveau lors de ses études universitaires… Que lui réserve l’avenir ? Pour l’instant, la tournée de ses sponsors, sourire aux lèvres et trophée en mains !
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