Oubliés les champs de cannes, place aux terrains de golf, aux marinas et aux hôtels de luxe, les pieds dans l’eau turquoise des Caraïbes… Depuis une quinzaine d’années, à Punta Cana, au sud-est de la République Dominicaine, les meilleurs architectes du monde ont peint la côte en vert pour le plaisir des golfeurs…
Textes : Claude Granveaud-Vallat – Photos : DR
Tout commence à Punta Cana, en République Dominicaine, il y a une quarantaine d’années dans un décor de plages désertes et de jungle envahie de moustiques sur des milliers d’hectares. Là, Frank Rainieri, un homme d’affaires dominicain à l’esprit visionnaire – plus tard associé au créateur Oscar de La Renta et au crooner Julio Iglesias -, a transformé un environnement hostile en plages de rêve bordées de cocotiers et de sable blanc sur fond de lagon turquoise. Au départ, quarante chambres rustiques, trente fois plus quinze ans plus tard, des chemins de terre recouverts d’asphalte, un petit aéroport… devenu le troisième des Caraïbes. L’expansion est galopante au début du XXIe siècle tandis que le premier parcours de golf est inauguré en 2002. Les trous longeant l’Atlantique font sensation, ils flirtent avec les vagues et séduisent très vite les Européens comme les Nord-Américains.
La Cana Golf Club
Dye ouvre la voie
Quelques années après que Frank Raineiri ait nettoyé la côte, transformant une région pauvre et agricole en paradis touristique, il était temps de voir pousser des golfs entre les villas de luxe et les hôtels « all inclusive ». Ayant vu son père travailler sur le site voisin d’une trentaine de kilomètres de Casa de Campo, avec la notoriété que l’on connaît à The teeth of the dog et Dye Fore, P.B. Dye
a repris la recette familiale le long de la mer des Caraïbes en cherchant à intégrer au mieux le dessin de son parcours au cadre naturel battu par les vents depuis la nuit des temps. Entre Tortuga (l’aller) et Arrecife (le retour), cinq trous viennent se rafraîchir au plus près des vagues, de la plage de sable fin, des cocotiers, là où l’eau turquoise est visible depuis quatorze trous d’un parcours qui n’a pas mis longtemps à faire l’unanimité en sa faveur. En ajoutant des palmiers de façon homéopathique, il a corser le jeu sur quelques approches demandant un peu de réflexion, rendant le cadre photogénique, jouant sur les couleurs, bleu, blanc et vert. Le tout gorgé de soleil plus de 330 jours par an. En 2012, neuf trous supplémentaires sont sortis de terre, en retrait de la mer, près de la forêt, avec le parcours de l’Hacienda qui se conjugue sans souci avec ses aînés. Un tracé jouant sur les mouvements de terrain, les bunkers à l’écossaise, quatre pièces d’eau et des greens surélevés, offrant une certaine variété permettant de mettre au repos le dessin original plus facilement. Une initiative dont se félicite Olivier Brizon, un architecte français ayant élu domicile dans ce cadre enchanteur depuis une quinzaine d’années. « Ce parcours commençait à saturer, cette extension dans un style très différent est une réussite même si la mer est un peu plus loin. »
Avec 27 trous, La Cana offre l’opportunité de jouer en famille tout en séjournant à proximité du parcours, le resort comportant trois hôtels dont les fameuses villas du Tortuga Bay, un établissement de luxe dessiné par Oscar de La Renta. Après la partie, déjeuner en terrasse du club-house est un plaisir. Une langouste grillée ou une salade de poisson à la nage de coco, à l’ombre, face à l’Océan… on s’approche du paradis !
La Cana GC
Tortuga, par 36, 3325 m.
Arrecife, par 36, 3134 m.
Hacienda, par 36, 3391 m.
Architecte : P.B. Dye (2001-2011).
www.puntacana.com
Corales
Le coude du Diable
Également au bord de l’Océan, sur un site plus mouvementé, entre les falaises, les criques et des bras de mer s’immisçant en terre, Tom Fazio a trouvé l’inspiration de Corales, le bien nommé, face au vent du large. Cinq trous ont été touchés par la grâce, l’architecte s’étant contenté de poser un peu de gazon sur les rochers bordant la côte déchiquetée ! Le 8, le 9 et le final du 16 au 18 surnommé le « coude du Diable », vus du ciel, offrent un challenge époustouflant, alternant douceur et chaos dès que les swings s’approchent des falaises. Selon la force du vent, il faut savoir être modeste ou tenter l’impossible… Mais toujours vers d’excellents greens, tenant la ligne même s’ils sont régulièrement arrosés par les embruns, ce qui ne facilite pas la pousse et la tonte. À chaque vague fracassée sur les rochers, c’est une gerbe blanche et salée qui monte vers le ciel. Le green du 17 a été légèrement déplacé, les paquets de mer le brûlaient chaque jour. Le dessin de Fazio
alterne les trous en bord de mer avec d’autres plus tranquilles pénétrant dans les terres où d’éblouissants bunkers de sable blanc et une multitude de palmiers confortent la carte postale. Depuis son ouverture en 2010, le challenge de Corales a vite fait le tour du monde. Qui est capable de survoler l’eau pour atteindre le fairway du 18 ? Tout le monde s’y est essayé mais rares sont ceux qui ont posé leur balle sur le fairway, et encore moins au plus près du green qui demande une portée de balle de 230 mètres. Tout le monde n’a pas ça dans les bras… Des départs avancés permettent de se faire plaisir tout en profitant du même spectacle, surtout lorsque le vent souffle de la mer. Posé sur une colline, le club-house de style colonial offre une belle terrasse dominant les derniers trous. À l’abri du vent et de la chaleur, il est agréable d’y prendre un verre en pariant sur la réussite des parties aux prises avec ce dessin spectaculaire. Le coude du Diable, ça s’arrose !
Corales
18 T, par 72, 6422 m.
Architecte : Tom Fazio (2010).
www.puntacana.com
Punta Espada Golf Club
Une pure merveille
À quelques kilomètres de Punta Cana, Cap Cana a vu le jour il y a une dizaine d’années, un projet immobilier soutenu par Donald Trump et Jack Nicklaus qui, en 2006, allait signer là une pure merveille. Un tracé harmonieux et très spectaculaire avec huit trous dont le rough se fond dans les vagues de l’Océan brisées sur les rochers. Contraste de couleurs entre le ciel bleu, les greens, la
rocaille et l’écume bouillonnante… on en oublierait presque qu’il faut mettre la balle dans le trou. Lorsque le parcours s’éloigne de ce théâtre, c’est pour prendre de la hauteur, dominant la baie et rendant la vue sur l’Océan quasi permanente durant quatre heures, face aux palmiers et aux bunkers aux formes généreuses. Et que dire de l’entretien, les fairways sont moelleux, on déjeunerait sur l’herbe, les greens sont rapides, les voiturettes silencieuses et les filles aux yeux de braise toujours souriantes en servant des sodas. Le par 3 du 13 est un monstre, il faut survoler l’eau vers un green surélevé, posé à 225 mètres du départ arrière. La mise en jeu du 17 demande aussi un swing puissant face aux vagues qui ne cessent de claquer contre les rochers. On ne s’en lasse pas. Surtout le soir lorsque le soleil étire les ombres des palmiers, des drapeaux comme celles des joueurs qui d’un seul coup paraissent grands face à cette merveille signée Nicklaus !
Punta Espada GC
18 T, par 72, 6656 m.
Architecte : Jack Nicklaus (2006).
www.capcana.com
Bavaro Golf Club
Au bord de la mangrove
En remontant la côte depuis Punta Cana vers le nord-est de l’île, le complexe de Bavaro peut paraître imposant, un véritable village. Créé il y a une bonne vingtaine d’années, le golf a été redessiné en 2010 par P.B. Dye, en profitant toujours du même environnement entre les lacs, la mangrove et les palmiers. En retrait de la plage, dans un décor très végétal d’où la faune n’est pas absente,
Dye a remodelé les fairways comme les abords des greens avec ses fameux étais. Les nombreuses butes, les mamelons donnent du rythme au jeu, n’épargnant pas les coup en dévers, la balle sous les pieds et le contraire vers de vastes greens, eux aussi assez mouvementés. Les 25 lacs répartis sur le parcours ne sont pas tous en jeu mais ils ne tardent pas à stresser les swings fébriles. Du 8 au 11, ils s’enchaînent sans relâche avec en point d’orgue le green en île du 9 où la précision prend le pas sur la puissance au départ de ce par 3. Un green en forme de trèfle entouré d’une couronne de sable blanc, un dessin que l’on retrouve au 17 pour le plaisir des équilibristes… Une mise en bouche avant le final ! Le drive du 18 va chercher le fairway de l’autre côté du lac qui lèche le trou jusqu’au bout. Là encore, les étais de bois rehaussent le green protégé par une langue de sable tandis que le club-house pointe avec sa belle terrasse en arrière fond.
Quelque soit le choix de parcours, il est toujours temps de profiter des plages et piscines après la partie comme des soirées dominicaines animées pour optimiser un séjour réussi dans les Caraïbes.
Bavaro GC
18 T, par 73, 6085 mètres.
Architecte : PB Dye (2010).
www.barcelobavarogolf.net/fr
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