Le golf des Ormes est né en 1988 d’une agriculture française malade ! Yvonnick de La Chesnais, éleveur bovin, eut l’idée de consacrer une soixantaine d’hectares de ses terres pour diversifier ses activités. Un camping puis un hôtel, un parc d’accrobranches, des cabanes dans les arbres ont rejoint le golf dessiné par son ami Antoine d’Ormesson dans la forêt et autour des étangs. Avec ses petits greens, le parcours est très ludique tandis que le resort séduit toute la famille. Un concept qui réjouit aussi les Grands Bretons, nombreux dans la région !
Par Claude Granveaud-Vallat
Il fallait oser se remettre en question à la fin des années 70 même si l’agriculture française affichait déjà des signes de faiblesse face à la tentaculaire PAC dictée depuis Bruxelles… C’est pourtant l’initiative qu’a pris Yvonnick de La Chesnais en diversifiant ses activités sur une soixantaine d’hectares de sa propriété.

Aménagé sur une soixantaine d’hectares, le golf traverse de vastes espaces boisés aux arbres tricentenaires
D’abord un camping à la ferme agrémenté de quelques mobil-homes vite appréciés des Britanniques, puis un hôtel, des piscines, un centre équestre avant qu’entre la forêt de chênes et les étangs poissonneux reliés entre eux par le ruisseau de Pont Mélin, un affluent du Biez Jean qui termine sa course en dessous de Cancale, en 1988, son ami Antoine d’Ormesson ne lui propose de dessiner un golf dont le tracé allait trouver naturellement sa place entre de belles allées forestières.
Une nouvelle étape était franchie dans l’expansion des Ormes. Plus question de reculer ! Sur un terrain plat, les difficultés du parcours viennent de la végétation où de nombreuses mises en jeu paraissent étroites dans le décor des futaies. Et même s’ils sont propres, les sous-bois arrivent vite si la mire n’est pas bien réglée…
Depuis le green du 10, la perspective forestière vers le château est majestueuse. On pourrait s’attendre à voir une meute de vénerie sortir de cette allée ombragée et terminée par un étang où la bête traquée pourrait s’être réfugiée à la hâte… Les petits greens demandent un peu de toucher sur chaque trou répondant à un nom lié à l’histoire de ce domaine et de son château faisant face au green du 18, après avoir négocié un dernier dogleg droite assez compliqué. « Le retour des Évêques » au 3, « l’allée royale » avec sa vue vers le château depuis le 10, « la roche aux fées » pour le 13, « le malheur de Sophie » au 15, « la vigne du Seigneur » pour terminer… Des noms qui mettent en avant l’éloquence liée à l’histoire de cette famille bretonne. Aujourd’hui, Arnaud de La Chesnais et ses sœurs Séverine et Sonia tiennent les rênes du resort mais leur père Yvonnick – le précurseur – et leur mère Catherine ont toujours l’œil vigilant sur les détails et ne se privent pas de donner leur avis. Avec l’arrivée de la deuxième génération, les évolutions ont continué avec tout d’abord la création d’un parc d’accrobranches assez sportif puis la construction de quelques cabanes dans les arbres, histoire de jouer les Robinson après la partie. Désormais, ce sont plus de trente cabanes qui dominent greens et fairways de leur terrasse de bois à une hauteur donnant une autre vision du parcours.Intéressant !

Avec ses petits greens, le parcours est très ludique tandis que le resort séduit toute la famille.
Pour Frédéric Bessonnaud qui dirige le golf depuis déjà quelques années, les améliorations sont tangibles. « Nous sommes sur un parcours loisir auquel nous avons apporté des évolutions pour fluidifier le jeu. On a allongé quelques trous, on doit encore travailler sur la qualité des bunkers, le sable n’ayant pas toujours la même densité. On a fait de gros progrès sur des greens réputés bien au-delà de la Bretagne. En dix ans, on a doublé le nombre de nos membres, avec aujourd’hui plus de 400 fidèles. De plus, nous avons une clientèle hétéroclite avec beaucoup de Britanniques qui profitent de nos infrastructures depuis longtemps déjà et une nouvelle génération familiale, des quadras avec de jeunes enfants qui apprécient toutes les activités sportives et ludiques du site. Les Ormes se portent bien ! » Un constat encourageant face au pari initial où jeunes, plus anciens, joueurs expérimentés comme novices, tous profitent du Domaine des Ormes – certains depuis plus de trente ans – avec toujours le même enthousiasme.

Ce sont plus de trente cabanes qui dominent greens et fairways de leur terrasse de bois à une hauteur donnant une autre vision du parcours
Une fidélité à fêter le soir en terrasse au Cellier, à l’Oie gourmande ou chez Madeleine, les tables du domaine dressées pour tous les goûts et toutes les bourses. Et pour ceux qui en voudraient encore, la mer n’est qu’à une demi-heure entre Cancale et la baie du mont Saint-Michel. Quel bonheur… Plus à l’ouest, Saint-Malo, Dinard, la côte d’Émeraude puis celle de Granit rose diversifient les décors tout en conservant cet air vif et iodé qui donne envie de s’attabler devant un plateau de fruits de mer jusqu’à en croquer les coquilles !
Informations pratiques
Domaine des Ormes
Epiniac
35120 Dol-de-Bretagne
Tél. : 02 99 73 54 44
Site : www.lesormes.com
Architecte : Antoine d’Ormesson (1988)
18T, par 72, 5892 m.
Question de stratégie
Le trou 18, par 4 de 317 mètres (jaunes), par Geoffroy Auvray, pro des Ormes.

Au delà du score, la vue sur le château et le club-house en arrière plan est magnifique, un souvenir qui permet d’oublier quelques déconvenues éventuelles
En fin de partie, la mise en jeu du 18 demande encore un peu d’attention et de concentration sur un dogleg droite très prononcé où le virage pointe à 180 mètres des départs. La végétation ayant poussé, il n’est plus possible d’espérer survoler les frondaisons en coupant au-dessus des arbres. Par contre, une balle trop à droite compromet tout espoir de par. L’idéal est de mettre en jeu légèrement à gauche pour s’ouvrir l’angle vers un green à double plateau défendu par trois bunkers. Si tout va bien, le deuxième coup laisse environ 120 mètres pour le drapeau avec un club qui permet d’espérer prendre le green. Mais selon la position du mât, les trois putts peuvent arriver vite même si la vitesse des greens est raisonnable à l’année. Au delà du score, la vue sur le château et le club-house en arrière plan est magnifique, un souvenir qui permet d’oublier quelques déconvenues éventuelles. Et que dire de la table, une fois assis au restaurant, là c’est birdie garanti !
Entre terre et mer…
A quelques kilomètres près, le décor change radicalement au nord de l’Île-et-Vilaine entre la terre et la mer ! Un contraste qui pénétre les esprits, les mentalités même si paysans et marins sont souvent cousins !

Les moutons des prés salés et le Mont Saint Michel en arrière plan illustrent parfaitement le contraste terre – mer de l’Ile-et-Vilaine
Comme si la RN 176 reliant Avranches à Saint-Brieuc faisait office de frontière entre deux mondes, le marin et le terrien ! Naturellement la mer attire plus facilement, elle fascine encore plus dans la baie du mont Saint-Michel là où elle se retire à perte de vue et revient claquer les estocs à la vitesse d’un cheval au galop… Même si le Couesnon a mis le mont en Normandie, cela n’empêche pas la baie d’être en Bretagne.
Impossible d’ignorer cette merveille du Moyen Âge même si certains jours la densité touristique nuit à l’intimité que mériterait le lieu ! La lumière joue perpétuellement avec les éléments, dans un paysage changeant où se reflètent le mont, les fameux moutons de prés salés et les alignements des bouchots. Ces forêts de mâts où s’accrochent en grappes les moules. En remontant vers la pointe du Grouin, les huîtres prennent la relève jusqu’aux étals de Cancale où elles sont souvent dégustées sur la grève, accompagnées d’un petit blanc gouleyant.

Les villas 1900 de Dinard. Des petites folies à la vue imprenable, aujourd’hui propriétés d’actionnaires du CAC 40, de fortunes discrètes, préservées et restaurées même si les embruns rongent inlassablement la pierre, le fer…
En longeant la côte, les remparts « vaubanesques » de Saint-Malo pointent, gigantesques à l’horizon de Saint-Servan. Surcouf, Duguay-Trouin, La Fontenelle et leurs escouades de pirates ont largué les amarres depuis plus de deux siècles mais la cité corsaire a su conserver leur souvenir en ses murs, entre la place Chateaubriand, la tour Quic-en-Groigne et la maison Pélicot bâtie comme une poupe de navire. De l’autre côté de la Rance, la promenade continue au gré des villas 1900 de Dinard, le long de la promenade du Clair-de-Lune à l’anse du Bec-de-la-Vallée. Des petites folies à la vue imprenable, aujourd’hui propriétés d’actionnaires du CAC 40, de fortunes discrètes, préservées et restaurées même si les embruns rongent inlassablement la pierre, le fer… Un patrimoine inestimable !
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