A trois mois de la Ryder Cup, le HNA Open de France faisait office de répétition générale tant sur un parcours sublimement préparé que pour des joueurs en quête de repères comme de points. La rivalité continentale a finalement tourné à l’avantage de l’Europe avec la victoire du Suédois Alex Noren. Le compte-à-rebours est lancé… D’ici la fin septembre, il reste quelques opportunités pour se qualifier, qui saura les saisir ?
Par Claude Granveaud-Vallat
On attendait un Américain à Paris swinguant allègrement sur les vertes allées de l’Albatros comme Gene Kelly au bras de Leslie Caron dans la comédie éponyme… Justin Thomas, actuel n°2 mondial, a débarqué au Golf National avec le sourire, prêt à prendre des notes, à tester les roughs, les pentes des greens, l’ambiance, et pourquoi pas quelques plaisirs parisiens partagés en compagnie des instances fédérales. En jouant « -4 » sur la semaine, il a fait le « job » sauf que comme tout le monde, il a connu quelques déconvenues comme ce drive dominical sur le 7, lâché au départ du 12, de l’autre côté de la butte ! Impressionnant d’autant que le recovery atterrissait sur le green… Il terminait 8e avant de reprendre son avion et de raconter sa semaine à Captain Furyk qui a déjà fait plusieurs apparitions discrètes du côté de Versailles.

Des roughs épais, drus, des fairways étroits, et combien de swings anéantis dans ces conditions dignes d’un Majeur.
Dimanche matin, un illustre anonyme se réveillait fébrile à l’idée d’attaquer le 4e tour de l’Open de France en dernière partie. Jusque-là, Marcus Kinhult, un jeune Suédois issu du Challenge Tour, avait mis plus de birdies que de bogeys pour pointer en tête à « -10 », deux coups devant l’Anglais Chris Wood et trois devant Sergio Garcia. Soixante-dix kilos pour 1m82, le gamin de 21 ans risquait de s’envoler si le vent se levait. Dès le 4, c’est son swing qui s’est envolé, le ramenant à ses chères études. Un drive dans le petit rough, un coup d’hybride toppé, une saucisse vers le départ du 5, un drop, un chip et deux putts pour un triple… Le KO n’était pas loin ! Mais le garçon faisait preuve de maturité, enchaînant 8 pars de suite jusqu’à un bogey sur le 13 et un fatidique double au 15 après avoir enroulé sa mise en jeu dans le foin de gauche… Même si le titre lui a glissé des mains comme une truite sur un grip trop léger, cet espoir a empoché presque autant d’argent en une semaine qu’en sa jeune carrière. De bon augure pour un joueur qui a acquis de la confiance au cours de la semaine parisienne.

En jouant « -4 » sur la semaine, Justin Thomas a fait le « job » sauf que comme tout le monde, il a connu quelques déconvenues comme ce drive dominical sur le 7, lâché au départ du 12, de l’autre côté de la butte !
Deux Espagnols dans la même partie, idéal pour les aficionados de Garcia et Rahm qui paraissaient nombreux sur les premiers trous même si Sergio se noyait deux fois sur le 1. Quatre heures plus tard, il allait noyer définitivement ses derniers espoirs dans l’étang du 18 ! Triple au 1, double au 18, heureusement que cinq birdies sont venus redonner du panache à cette carte comme à ce joueur charismatique dont l’Europe aura besoin en septembre. Son partenaire du jour, Jon Rahm, n°5 mondial, dispose d’une force de frappe étonnante. Mais cela ne l’empêchait pas d’enfouir une balle dans les hautes herbes bordant le 12… triple bogey sur ce par 4 au green perché. Un 2e coup dans l’eau du 18 et là encore tous les espoirs ibériques disparaissaient dans les eaux limoneuses de l’Albatros tandis que la Roja voyait les Russes s’imposer aux tirs au but à quelques milliers de kilomètres de là… Sale journée pour les Ibères !
Si les Britanniques Southgate et Knox, partis plus tôt, signaient deux cartes de 65 dans l’anonymat d’un public clairsemé, la chaleur ayant sans doute découragé certains spectateurs à se déplacer à moins que ce ne soit le prix des billets d’un tournoi où le sponsor titre a dénoncé son contrat avant son terme – carton rouge aux Chinois de HNA -, le Suédois Alex Noren, auteur d’un joli 67, attendait la fin des hostilités en tapant des balles au practice, manière de rester concentré tout en se décontractant. Il n’avait qu’à comptabiliser à distance les erreurs de ses adversaires, et ils n’allaient pas s’en priver. Même l’Américain Julian Suri, leader au départ du 18, noyait ses espoirs sur une approche trop gourmande suivie d’une balle dans le bunker. Dernier en lice pour la gagne, Chris Wood lâchait un drive dans les foins du 17 pour un bogey fatidique. Devant la télé, Alex Noren pouvait savourer sa victoire en compagnie de Jenifer, son épouse heureuse de la brillante prestation de son mari. En 102 Opens de France, pour la première fois, un Suédois allait soulever la belle timbale d’argent massif ornée des têtes de bélier. Ce titre, son 2e en Rolex Series après de PGA Championship 2017 à Wentworth, conforte sa place dans les tablettes de la Ryder Cup.

En 102 Opens de France, pour la première fois, un Suédois allait soulever la belle timbale d’argent massif ornée des têtes de bélier
Un résultat qui satisfait bien sûr le capitaine Thomas Bjorn qui n’a pas été avare de doléances à l’égard d’Alejandro Reyes, le super intendant du parcours. Le résultat, des roughs épais, drus, des fairways étroits, et combien de swings anéantis dans ces conditions dignes d’un Majeur. Un propos repris aussi bien par le vainqueur qui avait toutes les raisons d’être satisfait mais aussi d’un Justin Thomas remis de ses émotions et qui endossait son costume d’ambassadeur de « Stars&Stripes » en rassurant tout le monde : « Sur n’importe quel parcours, vous pouvez être sûr que les Américains serons toujours excités de jouer une Ryder Cup… ». Pas sûr que quelqu’un en doutait mais une piqûre de rappel ne fait pas de mal !
Et les Français, où étaient-ils ? Une nouvelle fois, Mike Lorenzo-Vera a été le plus apte à négocier l’Albatros. Il partage la 16e place après un premier tour compliqué (77+69+68+68). Raphaël Jacquelin (37e), Grégory Havret (49e) et Alex Lévy (65e) ont aussi eu le droit de jouer le week-end. Pour les autres, à l’image de Romain Wattel – notre poulain 103e après deux cartes de 76 et 75 -, la fête s’est arrêtée vendredi soir. De quoi remettre en question la politique sportive fédérale à l’heure de trouver un nouveau sponsor pour le plus vieil open d’Europe continentale… Maisd’ici là, la France aura accueilli la Ryder Cup, aujourd’hui il semble que ce soit là l’essentiel !
Golfy au HNA Open de France

GOLFY était bien sûr présent sur cet événement avec un stand sur le village exposants et a eu grand plaisir à accueillir les visiteurs. Plusieurs ont choisi cette occasion pour renouveler ou acheter leur E-carte.
Romain Wattel, à la gentillesse et à la disponibilité sans faille, est venu passer un moment avec nous et a partagé un moment avec ses fans. De quoi susciter quelques vocations !