Face à l’Océan, la dune vendéenne est fouettée par le vent depuis toujours. Et vingt-cinq ans que les fairways du Golf de Saint-Jean-de-Monts en profitent allègrement. Depuis deux ans, Gilles Paris, propriétaire du golf, y écrit un nouveau chapitre en vert, bleu et jaune…
Rebelle il y a deux siècles, la Vendée s’est assagie avec le temps mais le vent du large ne s’est pas calmé même si quelques barres d’immeubles sont venues en obstruer le passage sur les 250 kilomètres de côtes du plus ensoleillé des départements de la façade Atlantique. Lorsque Pierre Civel, l’âme du club, lui a proposé de dessiner un parcours sur la lande des pays de Monts, Yves Bureau a vu les trous s’enchaîner naturellement comme si Éole avait déjà fait le gros œuvre ! De véritables links entre la plage et la pinède où, au prix de quelques coupes, il a pu construire le reste du tracé, harmonisant ainsi un dessin qui allait recevoir l’oscar Patek Philippe de la meilleure réalisation en 1989, en soufflant sa première bougie.

Vingt-six ans plus tard, peu de choses ont changé là où l’herbe a pris racine. Quelques tailles dans les chênes verts et les pins pour élargir les couloirs de jeu, quelques bunkers redessinés et autant de greens rétrécis pour en simplifier la tonte. Des babioles jusqu’à l’arrivée de Gilles Paris le 1er janvier 2013. Fort de son vécu breton à Dinard et même si la côte déchiquetée de Saint-Briac ne ressemble pas à la plage montoise, Gilles a vite compris que les contraintes techniques étaient les mêmes sur les deux sites. « Ils ont la même herbe soumise aux embruns. Ce sont des golfs à forte fréquentation estivale avec des membres et des joueurs de passage où notre priorité demeure de satisfaire tout le monde. Cherchant à acquérir un parcours sur la côte Atlantique, la reprise de St-Jean-de-Monts m’est apparue comme une évidence. » Apprécié de la famille Paris, l’architecte anglais Martin Hawtree a apporté son expertise aux premiers travaux entrepris en 2013. « Les mouvements dunaires nous ont poussés à lancer la réfection du green du 13 où les plateaux s’étaient affaissés, ne laissant guère de positions pour le drapeau. Sur le 4, nous avons décalé les départs sur la gauche en élaguant un peu. Pour le confort du jeu et en respect avec notre budget, nous nous limiterons à deux chantiers annuels » nous précisait le propriétaire, tout en profitant de la nouvelle organisation du club-house à l’abri du vent. La baie vitrée faisant face au parcours comme à la plage est un plaisir pour tous ceux qui veulent profiter de la table. Avec un menu offrant des produits frais de qualité, des viandes fondantes, des frites à se damner, des poissons pêchés le matin et des St-Jacques poêlées au beurre salé, les papilles s’éveillent à la simple lecture de la carte… Idéal avant d’affr
onter la pièce d’eau du 1, la seule du parcours que l’on oublie vite si on ne cherche pas à jouer les forts-à-bras en voulant la survoler jusqu’au green… 299 mètres des back-tees, certes avec le vent dans le dos mais tout de même ! Les trous de l’aller se jouent en forêt où, visuellement, tout semble serré mais difficile de perdre une balle, les sous-bois sont clairs. L’approche du 9 jouée face au vent sonne la transition, les bourrasques sont bien là sur le retour. Avec un vent de mer passant facilement de 20 à 70 km/h, il faut tirer des bords ! Le fairway du 11 n’en finit pas tout comme celui du 15 qui revient vers l’Océan mais, pris au vif, on se pique au jeu tandis que les lanceurs de grappin se musclent les bras sur la plage ou qu’un pêcheur de crevettes pousse son haveneau à marée basse. Il suffit de voir l’inclinaison des graminées qui maintiennent la dune pour comprendre qu’il va falloir compenser en s’adressant sur les derniers trous. Jusqu’au drive du 18, le score n’est jamais acquis, quelques bosquets bien placés peuvent venir contrarier tout espoir d’améliorer son handicap, une performance mémorable qui mériterait une escale au bar, histoire de trinquer à la troussepinette… un vin d’épines de prunelier aromatisé qui se boit frais l’été ou chaud l’hiver. À votre guise et au gré du ciel, santé !
Texte : Claude Granveaud-Vallat
Profitez des remises Golfy sur le Golf de Saint-Jean-de-Monts avec la carte Indigo et la carte Platine !