Depuis 1989, la propriété du château de Cheverny s’est étoffée de 18 trous grâce au talent d’Olivier Van der Vynckt, un architecte paysagiste qui s’est adonné au golf à quelques reprises à travers l’Hexagone.
Quelques amis blésois, las de devoir rejoindre Tours ou Orléans pour vivre leur passion, ont convaincu le marquis de Vibraye de consacrer 150 hectares des terres de la propriété à la réalisation de ce parcours. La notoriété du château allait jouer en faveur du golf tandis que celui-ci pouvait avoir un impact touristique à l’attention des visiteurs étrangers. L’alchimie n’a pas été si simple tandis qu’une première crise du golf pointait au début des années quatre-vingt-dix, le club ne décollait pas aussi facilement que les cygnes qui n’ont pas attendu l’arrivée des tractopelles et des semailles pour squatter l’étang de la Rousselière.
En 1994, John Liu, un Taïwanais amoureux du Val de Loire, achète le club et entreprend de vastes travaux d’assainissement et de drainage pour en redorer le blason. Vingt ans plus tard, il demeure propriétaire du golf, a une maison sur le domaine et vient en Sologne deux ou trois fois par an tandis qu’il vit à Vancouver, sur la côte ouest du Canada.
Pour Stéphane Jouannest, greenkeeper et présent à Cheverny depuis le début des travaux, l’environnement du parcours a beaucoup évolué en un quart de siècle. « Nous avons planté plus de 1500 arbres pour mieux délimiter les fairways, surtout sur l’aller, dans la plaine. Cela a un intérêt visuel et sportif, permettant de mieux percevoir le sens du jeu sur un terrain au relief très limité. En 2013, nous avons refait tout le réseau d’arrosage, désormais informatisé à distance. Sans compter les travaux de drainage. Aujourd’hui on coupe les roughs avec les anciennes tondeuses à fairway, c’est un gain de temps et de qualité considérable. Avec quatre jardiniers, on n’a pas le temps de s’ennuyer mais on y arrive. Et quel plaisir d’avoir son bureau dans ce cadre ! »
Aujourd’hui avec environ 400 membres, le club cherche à développer la pratique chez les jeunes, avec notamment l’instauration du golf à l’école dans les communes voisines, permettant de briser les a priori. L’opération Génération Golf créée en 2012, associant un jeune, un adulte et un senior sur 9 trous dans un formule conviviale est une réussite. De quoi forger l’esprit du club en créant de la convivialité entre les générations là où chacun aurait tendance à camper dans son coin. A l’école de golf, plus de cinquante gamins swinguent et puttent dans la bonne humeur. Il en faut les jours où le vent s’engouffre sur les eaux irisées de l’étang. Là malgré les noms poétiques de chaque trou comme « La forêt perdue, La pierre qui tourne, Le trou du ragot, Le raboliot, Le désespoir du peintre ou encore Les murmures de l’étang… », mieux vaut s’armer de patience même si le tracé peine à flirter avec les 6000 mètres des départs blancs.
L’eau souvent en jeu, les bunkers de fairway et de green bien placés, la végétation sans oublier quelques doglegs comme sur le 1, le 9, le 13 et le 14 où une balle mal placée est synonyme d’un coup perdu vers des greens où les pentes ne sont pas forcément visibles au premier coup d’œil… sont autant de pièges possibles vers une belle carte. Lorsque, en été, Stéphane règle ses tondeuses à la hausse, les birdies s’envolent plus vite que les canards, transformant souvent la carte en chemin de croix ! Mais face aux charmes de la Sologne, la table dressée en terrasse est idéale pour oublier toutes ces misères tandis que l’écho des aboiements de la meute de l’équipage de Cheverny résonne jusqu’au club-house.
Au gré des châteaux…
Au bout du parcours, le château de Cheverny, dans la même famille depuis six siècles, est une première étape après la partie. Son parc, ses décors, sa meute de vénerie impressionnante à l’heure de la soupe, sa salle des trophées sont les atours de cette demeure du XVIIe siècle. Au nord, Chambord est incontournable tant sa majesté en impose au détour de la forêt. Au sud-ouest, Chenonceau et ses arches enjambant le Cher déborde de charme dans un registre beaucoup plus cosy. Amboise, Chaumont et Blois sur les bords de Loire complètent aisément le périple d’une journée liant l’Histoire à la culture.
Par Claude Granveaud
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