Avec 27 trous au cœur de la vallée de la Sarthe, le golf de Sablé-Solesmes profite d’un cadre aussi varié que magnifique depuis plus de vingt-cinq ans. Une réussite due à la volonté de Raymond Bellanger, un homme qui voulait aider sa terre natale. Le tracé de Michel Gayon est au choix ludique, sportif, sélectif mais toujours très bien entretenu. Un incontournable dans en Pays de la Loire…
Par Claude Granveaud-Vallat
Qui dit Sablé pense souvent à l’ancien maire de cette ville tranquille… Qui dit Solesmes évoque l’abbaye millénaire et les chants grégoriens entonnés dès mâtine par ses moines. Et qui dit Sablé-Solesmes a envie de planter son tee au départ de la Forêt, de la Rivière ou de la Cascade, les trois parcours de 9 trous composant un des plus beaux tracés de l’ouest de la France…
Depuis le début des années 90, ce projet a pris forme grâce à l’enthousiasme d’un homme pour sa région. Après avoir traîné ses guêtres au cœur de l’Afrique à la tête d’une entreprise de travaux publics durant plus de trente ans, Raymond Bellanger a retrouvé la douceur de vivre dans la campagne ligérienne, sa terre natale. Mais pas question de se prélasser en regardant couler la Sarthe sous ses fenêtres, l’homme est actif et souhaite construire pour l’avenir. Alors en 1991, les pelles mécaniques orchestrées par la baguette de Michel Gayon entament le ballet d’un projet fou dans une région où seul le golf du Mans aux abords du circuit automobile faisait référence depuis les années 30.

Ayant carte blanche sur des terres agricoles, l’architecte a vu grand, conforté dans ce sens par le propriétaire. Pas moins de 27 trous sur 150 hectares quelque peu vallonnés en bordure de la forêt de Pincé. L’essentiel se passe entre les trois 9 trous modulables à souhait même si la Rivière est devenue incontournable. Son Amen corner entre les piquets rouges et jaunes demande beaucoup de maîtrise, d’humilité mais procure des émotions fortes et des souvenirs inoubliables. Gayon a eu la main lourde sur le sable avec une quarantaine de bunkers sur chaque tracé. Certains sont plus esthétiques que réellement en jeu, là encore une affaire de cosmétique à une époque pas si lointaine où l’on dépensait sans trop compter… Même si le mécène n’est plus là, le club a conservé un niveau d’entretien et de qualité sur un terrain évoluant sur deux niveaux, la vallée et le plateau, avec quelques trous pentus pour passer de l’un à l’autre.
Pour Alexandre N’Guema, directeur du club et touring pro qui fut en son temps le professeur de Raymond Bellanger à Libreville au Gabon, une telle qualité d’entretien est une chance pour le club où les membres aimeraient bien profiter de leur joyau en toute discrétion. Mais les contraintes économiques obligent à aller chercher les green-fees, à faire connaître le club, à intégrer un réseau tel que Golfy pour joindre les deux bouts même si Michelle Bellanger n’hésite jamais à équilibrer les comptes. Une volonté à la mémoire de son mari… qui peut coûter cher !

Sur le terrain, le style imposé par Gayon aux trois tracés se différencie facilement. Sur la Forêt, les mouvements de terrain s’enchaînent tandis que les multiples essences bordent les fairways. Très bon joueur amateur, Michel a souvent cru que tout le monde disposait du même swing que lui… Pas forcément vrai ! Il en résulte quelques pars 5 de plus de 500 mètres tout comme des pars 3 demandant souvent un hybride au départ pour le commun des mortels. Qu’importe, le cadre prime sur le score, c’est bien connu. Sur la Rivière dont les trous s’approchent de la Sarthe tandis que les TGV de la ligne Paris-Nantes filent à toute allure sur l’ouvrage d’art en arrière plan du parcours, le dessin s’américanise. En faisant abstraction du climat, on pourrait se croire en Floride tandis que les obstacles d’eau s’enchaînent sur cinq trous d’affilée – du 12 au 16 dans la configuration Forêt-Rivière, le parcours référent pour les grands rendez-vous. Les greens du 12, du 14 et du 15 ont vu plus d’une balle échouée dans les eaux profondes en vingt-cinq ans. Des greens vastes, aux pentes douces mais présentes, tout comme sur la Cascade, le tracé plutôt destiné aux joueurs ne cherchant pas à trop se stresser. Les nombreux bunkers peuvent tout de même contrarier bien des espoirs…

Construit en 1999, la Cognère, 9 trous pitch&putt, vient compléter l’offre sarthoise avec succès puisque beaucoup de bons joueurs aiment venir s’y entraîner au petit jeu entre deux parties.
Installé dans un club-house solide, la table du Martin-Pêcheur, un oiseau que l’on retrouve sur le parcours comme sur le logo du club, est très appréciée après la partie. La terrasse donnant sur le parcours est très agréable en été. Quelques bungalows ont poussé en retrait des fairways, certains sont à louer mais on ne peut que regretter l’absence d’un hôtel sur le site même si celui de Solesmes – face à l’abbaye – travaille en partenariat avec le golf.
Informations pratiques
Golf de Sablé-Solesmes
Domaine de l’Outinière
72300 Sablé-sur-Sarthe
Tél. : 02 43 95 28 78.
Site : www.golf-sable-solesmes.com
Architecte : Michel Gayon (1992).
Forêt-Rivière, 6115 mètres, par 72.
Cascade 9T, 3034 mètres, par 36.
Cognère 9T P&P, 1200 mètres.
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Question de stratégie
Le trou 15, par de 289 mètres (jaunes), par Bernard Giordanengo, pro de Sablé.
Les trous de la Rivière portent bien leur nom puisque, du 12 au 16, l’eau est en jeu. Sur le 15, un petit par 4, mieux vaut laisser le driver dans le sac avec une mise en jeu étroite entre la Sarthe à gauche et l’étang à droite. La sagesse est de viser le chêne isolé sur la gauche du fairway avec un hybride ou un fer 4-5, il se trouve à 100 mètres du milieu du green et laisse alors un petit fer en 2e coup. Selon la position du drapeau, et particulièrement s’il est à droite en entrée, mieux vaut viser le centre du green, protégé par l’eau devant et derrière et la couronne de sable… Quitter ce trou sans avoir pris de risque avec le par est tout à fait honorable !
De l’abbaye au Mans…
Quasiment à portée de drive du club-house, l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes a pas attendu la venue du golf pour faire résonner ses fameux chants grégoriens dès les premières lueurs de l’aube sur les bords de la Sarthe. Cette abbaye bénédictine créée en 1010 a su traverser les siècles sans trop d’encombre. Aujourd’hui encore, elle est habitée, vit au rythme des prières comme du labeur monacal et se visite essentiellement à l’heure des messes pour profiter des chants (infos sur www.abbayedesolesmes.fr).

Mais le patrimoine culturel régional ne se limite pas à cet espace liturgique, les vieux quartiers du Mans et leurs maisons à colombages nous ramènent au XIIe siècle. Époque où la cité Plantagenêt et ses vingt hectares de ruelles pavées, habillées de maisons en pan-de-bois et d’hôtels Renaissance, fit la gloire de la ville. Elle est abritée par une muraille romaine et surplombée par la cathédrale Saint-Julien, mi romane, mi gothique, une des plus vastes de France, où fut consacrée en 1128 l’union de Geoffroy Plantagenêt, comte d’Anjou et du Maine et de la reine Mathilde – héritière du royaume d’Angleterre et du duché de Normandie… Se promener dans ces ruelles comme sur les quais de Sarthe en prenant le temps de lever la tête est un pur bonheur historique d’autant que de nombreuses bonnes tables ont remplacé les estaminets médiévaux…
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