Face à la ligne de crêtes et aux cols pyrénéens réputés pour leurs ascensions homériques lors du Tour de France, le Domaine**** du Golf Country Club de Bigorre profite d’un cadre idyllique en toute saison. Tel le reflet de ces sommets, le parcours se mérite, assez physique face aux nuages venus d’Espagne. Montées, descentes, dévers, petits greens…, tout est réuni pour rendre la partie inoubliable. A commencer par la vue imprenable!
Par Claude Granveaud-Vallat
Le thermalisme à Bagnères-de-Bigorre remonte au XIXe siècle mais au contraire de nombreuses villes d’eau, un parcours de golf venant agrémenter les journées de soin a tardé à voir le jour. Peut-être que les rhumatismes soignés par ces eaux ne se prêtaient pas à pousser la balle sur les pentes proches des Baronnies, à moins que le golf d’Argelès-Gazost créé en 1898 – disparu au cours de la Seconde Guerre mondiale – ne fit de l’ombre à la cité bigourdanne voisine.
Finalement c’est en 1991, en surplomb du lit de l’Adour, qu’Olivier Brizon a dessiné le golf de Bigorre, partenaire du Réseau Golfy, à 600 mètres d’altitude face au pic du Midi, au Montaigu et à une kyrielle de sommets séparant la France de l’Espagne, culminant tous au-dessus de 2000 mètres ! Dans ce cadre majestueux, l’architecte a exposé l’essentiel de son tracé à la vue pyrénéenne, un don de la nature dont on ne se lasse pas en regardant passer les birdies dans le ciel.

Né de l’impulsion d’enfants du pays dont Jean Gachassin, le club a été repris par Richard Tardits, un rugbyman du Biarritz Olympique parti en précurseur outre-Atlantique s’essayer au football américain dans les années 80. Débordant d’énergie et d’idées, le nouveau propriétaire a réveillé le club. Inversion du sens de jeu pour rendre le retour plus accessible aux seniors encore vaillants sur le piémont pyrénéen, nouveau club-house, nouvelle table, construction de résidences partagées entre appartements et hôtel…, la dynamique n’a pas tardé à faire effet.
Cette année, la résidence hôtelière a été transformée en un bel hôtel 4* offrant 24 suites à l’année, un établissement bienvenu aux portes de Bagnères où l’hébergement de qualité est limité. Été comme hiver, le pic du Midi est une attraction des Hautes-Pyrénées mais tout le monde ne souhaite pas loger au sommet, au plus près de l’Observatoire et des étoiles.

Golf et montagne font bon ménage. La preuve, le Ski Golf Open organisé chaque année en avril fait le plein avec un slalom à La Mongie le matin avant d’enchaîner tout schuss sur les fairways réchauffés par le soleil printanier. L’été, une version randonnée sportive avec l’ascension du Montaigu remplace le ski avant de retrouver les greens à l’heure où le soleil se couche sur le Pays bigourdan.
Pour ceux qui n’ont pas les jambes d’un descendeur ou les mollets d’Indurain, les fairways de Bigorre peuvent piquer dans les cuisses. Le parcours est escarpé, surtout sur l’aller – l’ancien retour. L’eau est peu en jeu sur le parcours. Au plus bas du terrain, seul le par 5 du 6 en profite réellement avec un double étang – alimenté par un petit affluent de l’Adour – à passer au drive puis deux autres pièces d’eau forçant à lever la balle lors d’un deuxième coup long et dangereux. Le château de l’Angle, une belle demeure du XIXe siècle, veille sur les tertres de ce trou derrière les frondaisons, lui donnant un côté mystérieux le matin lorsque les brumes s’élèvent des étangs. Au-delà du relief, les difficultés viennent des longs pars 3 où les dévers obligent à la réflexion vers des petits greens assez rapides. Sur le plateau, le jeu prend ses aises là où le vent peut venir contrarier quelques trajectoires hasardeuses.

Quelques animaux se risquent à traverser les fairways nonchalamment ou apeurés mais rien à voir avec l’ours des Pyrénées sculpté par Willy Niodo – un Ariégois passionné par ses terres – dans la souche d’un chêne foudroyé un jour d’orage. Il veille sur le parcours, sur la vallée, sur la montagne en compagnie du grand tétras et de la chouette effraie au bord du fairway du 18. Grandeur nature, planté fièrement sur ses pattes arrière, l’animal impressionne… Inutile de pousser la symbolique plus loin pour faire fuir les birdies !

D’autres animaux ont récemment élu domicile sur le parcours, des paons, des lamas et un couple de cochons kuni kuni, venus de Nouvelle-Zélande, ils ont hérité d’un enclos de 400 m2 dans la châtaigneraie tandis que les joueurs leurs amènent des pommes, des fanes de légumes et autres douceurs porcines… Après les dévers qui incitent à la réflexion plus qu’à l’action, il est temps de penser à se restaurer. La terrasse plein Sud du « Pic & Putt » – la table du club – est là pour ça, la carte est simple, les plats copieux et bons, l’ambiance agréable, le sourire de mise tandis que les habitués de 13 heures se chamaillent comme des gamins au départ du 1… Un 19e trou comme on les aime !

Question de stratégie
Le trou 6, par 5 de 486 mètres (jaunes), par Didier Fichou, pro de la Bigorre.
Premier par 5 du tracé, ce trou affiche le hcp 1 du terrain ! Au départ, on est tout de suite dans le vif du sujet avec les deux pièces d’eau faisant face au joueur. Les bons frappeurs peuvent taper un long fer pour atteindre le plateau, voire la descente. Pour les autres joueurs, le driver est le bienvenu pour espérer poser la balle devant les lacs, la seconde barrière aquatique sur ce trou. Attention toutefois au hors-limites à gauche. Au 2e coup, le survol de l’eau est obligatoire, l’idéal est de s’appuyer sur les rochers de droite en tenant compte du dévers qui ramène la balle à gauche. Sur l’approche vers un green étroit et en longueur, mieux vaut rester devant le drapeau pour avoir un putt en montée. Attention au fond de green, ça dégouline vite dans la forêt… En faisant abstraction des pièces d’eau, le par est tout à fait accessible sans prendre de risques insensés.

En Hautes-Pyrénées…
Toute l’année, Aquensis, la cité des eaux de Bagnères, offre la détente au sein de son espace thermoludique avec ses Acqua Pass (accès à l’espace détente : piscines, hammam, saunas, jacuzzis à partir de 11€/pers.). Mais face au panorama pyrénéen, il serait dommage de ne pas profiter du site. En vélo, à pied, en téléphérique, l’ascension vers le pic du Midi est incontournable tout comme la nuit au sommet, la tête dans les étoiles. Depuis 2006, douze chambres ont été aménagées dans l’Observatoire (forfait 449€/nuit pour deux avec les animations astrales). Entre le Tourmalet, l’Aspin, l’Aubisque, Peyresourde et bien d’autres cols mémorables, le cirque de Gavarnie, la réserve de Néouvielle où la faune est chez elle avant nous !, Cauterets pont d’Espagne où les marmottes, les isards, les bouquetins s’amusent en toute quiétude, broutant fleurs et serpolet en surplomb des eaux turquoise du lac de Gaube, les balades ne manquent sur ces terres sauvages, au charme intemporel mais mémorable. Quelques bonnes tables pointent au coin du bois…

Le Cirque de Gavarnie
Informations pratiques
Domaine**** du Golf Country Club de Bigorre
1 Chemin du Golf
65200 Pouzac
Tél. : 05 62 91 06 20.
Email : contact@golf-bigorre.fr
Site : www.golf-bigorre.fr
Architecte : Olivier Brizon (1991).
18T, 5933 mètres, par 72.
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