Inauguré en 1990, porté à 18 trous en 2016, le golf de la Côte des Isles Barneville-Carteret a trouvé un nouvel essor depuis cette extension. Une bouffée d’air frais sur ces links aérés du Cotentin venant de rejoindre le réseau Golfy.
Par Claude Granveaud-Vallat
Né en 1990, le golf de la Côte des Isles aura mis un quart de siècle avant de voir son tracé porté à 18 trous. Et pourtant lorsque Didier Fruchet a dessiné les premiers trous dans le relief ondulé des dunes, en retrait de la plage de Barneville, l’idée était de voir le dessin s’agrandir rapidement dans les mielles, ces premières terres cultivables en retrait des dunes.

Le dessin s’est rapidement agrandi dans les mielles, ces premières terres cultivables en retrait des dunes
Le projet a juste pris un peu plus de temps qu’initialement prévu là où les mètres carrés sont comptés dans le bocage, la bande littorale étant urbanisée. Réalisée par Robert Berthet, l’extension a changé la vie de ce club quelque peu esseulé dans le nord-ouest du Cotentin. Le cahier des charges présenté à l’architecte par les élus décideurs du projet était très rigoureux, le talent de l’artiste a dû s’y plier… Aucun ajout de terre n’était autorisé, il a fallu creuser des pièces d’eau pour créer des volumes d’une hauteur maximale d’un mètre 50, équivalent à une haie du bocage. Seuls quelques bosquets ont été préservés et intégrés au nouvel aller. Malgré ces contraintes et un budget serré, Robert est parvenu à un résultat agréable tant à l’œil qu’au swing où le survol de quelques piquets rouges peut faire trembler les plus fébriles. Surtout lorsque le vent du large s’engouffre dans la plaine, les éoliennes plantés sur les collines à l’horizon ne sont pas là par hasard…

Un beau parcours, dans le relief ondulé des dunes, en retrait de la plage de Barneville
Sur le tracé historique, désormais joué au retour, Berthet a fait évoluer le dessin initial en modifiant quatre trous. Dans les volumes dunaires, le tracé se joue en douceur entre de vieux pins penchés, courbés par les bourrasques incessantes, venues du large. De Jersey, peut-être ! Cette île anglo-normande ayant influencé le nom du golf et dont on aperçoit les côtes par temps clair depuis le départ du 11. Au regret des joueurs, on ne voit pas la mer plus souvent mais on l’entend, on la hume, on la vit à l’image des goélands qui surfent sur les courants ascendants, au contraire de nos balles finissant parfois leur vie dans les limes, ces fossés reliant les étangs entre le 12 et le 14. Les aléas d’un links, fut-il normand !
A l’approche du 10 ou sur le dogleg du 16 surnommé Verdun pour sa succession de bunkers au détour du virage, il faut jouer avec sa tête pour aller chercher dans le vent les greens en hauteur. En même temps que les travaux d’agrandissement, la volonté du comité était d’ouvrir les structures du club aux nouveaux joueurs. Dans cet esprit, Robert Berthet a créé, entre l’aller et le retour, un parcours compact de six trous, un espace idéal pour les débutants comme pour jouer l’apéro en attendant la marée ! Avec une mare en jeu sur le 1 et le 6, ce petit parcours s’est très vite fait une réputation auprès de la clientèle estivale.

Le dogleg 16 surnommé Verdun pour sa succession de bunkers
Pour Jean-Louis LECLERC, le président du club, ces évolutions ont permis de doubler la fréquentation du golf. « L’été dernier, on a vu des familles passer la journée sur le pitch & putt avant de prendre des cours avec l’envie d’aller sur le grand parcours. En accord avec la volonté des élus d’un golf public, nous proposons aux enfants de 6 à 18 ans des écoles voisines un forfait à 100 €/an à l’école de golf avec des cours le mercredi et le samedi, la licence, le prêt de matériel, l’accès au pitch & putt et des compétitions. Difficile de faire mieux ! Nous espérons agrandir le club-house d’ici 2020, conscients de ses limites en matière de restauration mais notre priorité était l’extension du parcours. »
Golf de la Côte des Isles
Golfy Club Réseau
39, chemin de Coutances
50270 Saint-Jean-de-la-Rivière
Tél. : 02 33 93 44 85.
www.golfcotedesisles.com
18T, par 67, 4631 m
Création : 1990-2016
Architectes : Didier Fruchet – Robert Berthet