Du haut de ses trente ans, le golf de Châlons-en-Champagne, dans la force de l’âge, a su trouver les arguments pour séduire les joueurs du Grand-Est. Le tracé est varié, bien entretenu, les greens sont bons et surtout, le sol crayeux filtrant rapidement les eaux de pluie, il est jouable en toute saison. Et surtout l’hiver, loin de la gadoue…
Par Claude Granveaud-Vallat
Créé en 1987 par Alain Tribout, un homme passionné, le golf de Châlons-en-Champagne, partenaire du Réseau Golfy, s’appela tout d’abord « La Grande Romanie » en référence à la voie romaine qui reliait la Champagne et la Lorraine il y a deux mille ans. Au cœur de cette Champagne crayeuse, « pouilleuse » parce qu’infertile et pauvre, les grandes plaines s’enchaînent désormais recouvertes de vertes prairies aux formes géométriques parfaites, les progrès de l’agriculture ayant su améliorer un sous-sol léger et poreux, le parcours a également profité de ces technologies modernes.

Au milieu de ce damier géant, le golf casse les lignes avec des formes plus souples, ses fairways serpentant entre des arbres ayant pris du volume en trente ans. A l’aube d’une retraite bien méritée pour Alain Tribout, le club a changé de mains fin 2008, la longueur du tracé a été revue à la baisse. Les 6600 mètres initiaux se sont transformés en un par 72 de 6145 mètres qui demeure délicat dès que les roughs reprennent force et vigueur au printemps. Le nouveau propriétaire, Joël Gibeaux, après avoir vendu son entreprise de construction métallique, a impliqué sa famille dans cette acquisition – sa fille est toujours à l’accueil du club -, a raccourci quelques trous pour rendre le jeu plus convivial.
Le par 3 du 13 a perdu près de 50 mètres tandis que le 16 gagnait un coup sur la carte pour devenir un par 5 accessible pendant que le 15 passait en par 4. Le 17 voyait naître un étang bien difficile à conserver en eau.
L’atout premier de ce tracé réside dans son sol filtrant à merveille les eaux de pluie. Comme disent beaucoup d’habitués des lieux, c’est le seul parcours champenois où l’on peut jouer au sec toute l’année… Loin de la gadoue, le tracé alterne trous sinueux et étroits avec des coups joués à l’aveugle à des espaces plus larges en s’ouvrant dans la plaine tandis que les bunkers poussent comme des champignons à l’image de ceux du 12, si nombreux que le trou s’appelle « Sarazen » en hommage au champion américain, inventeur du sandwedge au début des années trente. Tous les trous portent un nom, souvent dû à l’imagination d’Alain Tribout – le premier propriétaire -, référence à la mythologie, à la région comme à l’histoire du golf, même si certains demeurent un mystère pour les profanes de la chose champenoise…
Traités par hydrojet – des micro jets d’eau propulsés sous pression – et jamais carottés, les greens sont bons dès les premiers rayons de soleil, c’est préférable le Grand Prix ayant lieu aux premiers jours du printemps. Leur lecture peut s’avérer compliquée mais ils sont francs et tiennent bien la ligne. Aussi vaste que chaleureux dans ses moelleux canapés de cuir, le club-house dispose d’un restaurant allant à l’essentiel, bien nourrir les joueurs à un juste prix ! Avec un potentiel de 80 couverts, voire plus avec la terrasse estivale, la nouvelle gérante – arrivée début janvier – a toutes les cartes en mains pour dynamiser la table, en réjouissant les gourmets aux saveurs champenoises comme venues d’ailleurs…
Golf de Châlons-en-Champagne
Parc de la Grande Romanie
51460 Courtisols
Tél. : 03 26 66 65 97
Site : www.par72.net
18T, par 72, 6145 m
Création : 1987
Architecte : Alain Tribout