Entre les ports et les plages, les pointes rocheuses, les châteaux et manoirs à l’abri des vents, la cité malouine et le Mont dans les brumes de mer, la Bretagne Nord a belle allure le long de la côte d’Émeraude. Et que dire des golfs du Réseau qui agrémentent ces terres, que du bien parbleu !
Le Domaine des Ormes ne se résume pas à 18 trous, loin de là. Avec un golf mais aussi un camping, un hôtel, des piscines, un centre équestre, des cabanes dans les arbres, un parc accrobranches et, depuis 2019, le Dôme – une bulle aquatique -, les terres agricoles d’Yvonnick de La Chesnais ont bien évolué en quarante ans. Sur une soixantaine d’hectares, souvent en forêt, le parcours dessiné autour du château par Antoine d’Ormesson en 1988, joué à plat entre les étangs, est très ludique même si les petits greens se méritent. Ici, toute la famille peut s’amuser, se détendre, profiter du site comme des alentours, de Combourg jusqu’à la mer.
Golf des Ormes
Né en 1926 entre la grève et les pins, le Golf de Saint-Cast a pris de la hauteur en 1995 en s’étendant sur le plateau. Depuis 2016, impulsé par son directeur Philippe Lefeuvre, le club a connu un programme de travaux important, au-delà de la cosmétique. De nouveaux départs, de nouveaux greens, de nouveaux trous dont un joli par 3 joué face à la mer, un practice relooké, un club-house remanié, presque un nouveau golf. Si les greens demeurent compliqués, quoi de plus agréable qu’un déjeuner en terrasse face à ce parcours toujours jeune, qui tend vers ses cent ans !
Golf de Saint Cast
Entre le cap d’Erquy et le cap Fréhel, en retrait des plages des Sables d’Or prisées des Britanniques, neuf trous voyaient le jour en 1925. L’année suivante, le Golf Club de Frehel – Sables d’Or Les Pins passait à 18 trous. Après la guerre, un nouveau dessin pointait dans la lande, entre les arbres, les bouquets d’ajoncs, la bruyère et les pièces d’eau. Sur un sol sablonneux, le parcours est jouable à l’année. Les greens sont impeccables même en été. Quelques rochers de granit, repaires des lapins, dépassent du gazon. Récemment, le club-house s’est, lui aussi, refait une beauté. De quoi briller telle une émeraude…
Golf Club de Frehel – Sables d’Or les Pins
Comme aux Ormes, les terres agricoles ont laissé place à la verdure de loisir sur le site du Golf de Dinan-la Corbinais. En 1993, les 9 trous étaient finalisés, les arbres plantés, le gazon coupé, les roughs nettoyés. Henri et Odile Beaupère avaient réussi leur pari. Trente ans plus tard, ils ont passé la main, leur bébé a bien grandi, agréablement vallonné, varié, bordé de pièces d’eau – celle du 9 peut compromettre la carte… En 2020, un pitch & putt est venu compléter l’offre de la Corbinais.
Golf de Dinan – la Corbinais
Où séjourner ?
Au Domaine des Ormes, question hébergement, tout le monde trouve son bonheur entre l’hôtel avec ses 45 chambres et 10 suites, et les 29 appartements tout équipés de la résidence hôtelière.
Sans oublier le camping qui a bien évolué depuis les années 80, les cabanes dans les arbres ou sur l’eau – Tarzan ou Robinson, il faut choisir ! – ou, dernière création, les cottages-huttes tout en bois et tout confort, ainsi que les tentes Safaris, parfaits pour amuser la famille. A l’heure des repas, entre le club-house, chez Madeleine, le bar du Moulin, le bar de l’Hôtel, la Cabane rose et le Cellier, là encore, l’embarras du choix permet de varier les plaisirs au gré des assiettes. L’ensemble géré par Arnaud, Sonia et Séverine, la 2e génération de La Chesnais, a très belle allure du printemps à l’automne.
A une quinzaine de kilomètres du golf de Saint-Cast et à deux minutes de celui des Sables d’Or, l’Hôtel de Diane et ses 48 chambres récemment rénovées, est idéalement placé pour se poser après la partie. A cent mètres de la plage, à trois kilomètres du cap Fréhel, les balades ventilées ne manquent pas. Les chambres sont belles, le wifi efficace, le petit-déjeuner buffet copieux, la table gourmande entre les saveurs de terre comme de mer, l’accueil efficace et toujours souriant.
Tourisme
Qui dit corsaire, pense Saint-Malo ! Derrière ses remparts de granit fouettés par les vents et les embruns depuis toujours, l’architecture de la vieille ville a résisté au temps. Au XVIIe siècle, la découverte des Amériques, des terres nouvelles, crée de la richesse tandis que les armateurs développent les échanges commerciaux à travers les mers. Dans le même temps, les corsaires au service de Sa Majesté harcèlent les navires ennemis, pillent à leur guise. Duguay-Trouin, puis Surcouf sont la terreur des Anglais, des Espagnols, ils participent à la richesse de la cité malouine.
Saint-Malo
Aujourd’hui, au hasard des ruelles pavées, des estaminets où tant de marins ont refait le monde jusqu’à plus soif, la ville se découvre à pied, en levant la tête, en marchant sur les remparts face à la plage du Môle où la marée laisse paraître les îles et leurs forts tandis que mouettes et goélands reprennent en chœur leur refrain incessant, planant au gré des courants ascendants.
Face à la cité malouine, sur la rive gauche de l’estuaire de la Rance, Dinard a fière allure. Ses architectures Art nouveau et Arts déco l’aident dans ce sens. La villa les Roches brunes est emblématique de la fin du XIXe siècle, la villa Greystones des années 30. Après le Second Empire, les Britanniques ont su découvrir le charme de ce port, sa douceur de vivre et l’enrichir. La ville connut un nouvel essor lors des Années folles avant que la crise de 1929 ne vienne compromettre bien des projets. Aujourd’hui, le climat n’a guère changé, le vent, les marées, les belles demeures construites le long de la côte sont toujours là, il suffit d’arpenter le chemin de garde pour en apercevoir l’élégance et l’opulence, avant de se prélasser sur la plage de l’Écluse.
Plus en terre, Dinan domine la Rance qui coule vers Dinard et Saint-Malo. Cette ville fortifiée, édifiée sur deux niveaux, a toujours été un point de passage entre la Bretagne et la Normandie. De l’époque moyenâgeuse, la ville a conservé ses maisons à colombages de la place des Cordeliers, ses voies pavées comme la rue de l’Horloge ou la rue Jerzual. Sur les quais de la ville basse, là où les bateaux de plaisance ont remplacé les gabarres aux anneaux, les terrasses attirent les visiteurs autour d’une galette, d’une bolée, d’une part de far.
Le Cap Fréhel
Entre la baie de Saint-Malo et celle de Saint-Brieuc, le cap Fréhel est battu par les vents. Au bout de cette pointe de grès rose, le phare offre un repère aux marins et un point de vue vers le fort la Latte aux promeneurs. Entre la lande et les falaises abruptes, les oiseaux s’en donnent à cœur joie. Cormorans, guillemots, goélands, mouettes, fulmars et même quelques couples de pingouins viennent nicher ici, à l’abri des dangers, dans un vacarme incessant par tous les temps. Le site étant classé, les sentiers de promenade sont balisés tandis que quelques moutons pâturent et réduisent la cinéraire maritime, une plante invasive.
Gastronomie
Vent dans le nez, déguster quelques huîtres sur le port de Cancale est un incontournable. Sur le port de la Houle, les échoppes des ostréiculteurs se touchent, huit familles se partagent la vente, la gouaille attire le chaland. Les parcs sont devant vous, découverts à marée basse. Creuses et plates fraîchement pêchées, accompagnées d’un verre de blanc, de pain, de beurre, ne demandent qu’à être croquées là, face à la mer. La tradition veut qu’on jette les coquilles sur la plage, les grandes marées feront le ménage !
Patrimoine
Visible à cinquante kilomètres à la ronde, le Mont Saint-Michel n’a pas attendu l’affluence touristique moderne pour connaître la notoriété.
Le Mont Saint-Michel
Dès le VIe siècle, des ermites édifient une chapelle sur le rocher du mont qui domine la baie, paysans et marins s’y réfugient lors des invasions vikings. Au IXe siècle, les chanoines du Mont Saint-Michel créent un lieu de pèlerinage avant qu’une abbaye bénédictine soit édifiée vers 965. Durant la Guerre de Cent ans, Bertrand du Guesclin est nommé capitaine de la garnison du Mont, les Anglais ne parviendront jamais à s’en emparer. Au XIXe siècle, Viollet-le-Duc restaure l’abbaye, la statue de l’archange Saint-Michel pointe désormais en haut de sa flèche. Depuis 2014, le pont-passerelle permet un accès piétonnier au Mont, les voitures restant parquées sur le continent. Si moins de cent personnes vivent à l’année sur le mont, près d’un million et demi de visiteurs s’y pressent chaque année, une affluence faisant le bonheur des commerces, à commencer par la table de la mère Poulard dont la réputation de l’omelette crémeuse, battue au fouet, et celle du gigot d’agneau de près salés dépassent les confins de la baie là où le Couesnon, dans sa folie, a mis le mont en Normandie…
Événement
Depuis 1990 à la Pentecôte, à Saint-Malo, le festival des Étonnants Voyageurs réunit des auteurs passionnés de voyages, d’une littérature aventureuse. Cette année, le 33e festival aura lieu du 27 au 29 mai. L’occasion de croiser des auteurs, des réalisateurs, des photographes, d’écouter, de discuter lors de rencontres, de débats, de lectures et de projections. Plus de 150 invités du monde entier avec une passion commune, celle de transmettre leur envie, leurs souvenirs, leurs réflexions, se retrouveront au printemps dans la cité corsaire. De quoi faire voguer son imagination sur les mers du monde… Elles sont en danger, nous aussi !
Découvrez nos offres de séjours Coups de Cœur sur la Côte d’Emeraude :
Hôtel*** Domaine des Ormes – 4 jours / 3 nuits, à partir de 394 €/ personne
Golf Club de Frehel – Sables d’Or Les Pins – Hôtel de Diane**** – 4 jours / 3 nuits, à partir de 313 € / personne