Poumon économique de l’Espagne, la Catalogne est aussi une terre de tourisme entre les Pyrénées et Barcelone, sa capitale. Le long de la Costa Brava, les golfs apportent un peu de verdure à la Grande Bleue. Avec six clubs membres du Réseau, Golfy est présent sur ces terres gorgées de soleil et d’histoire.
Aujourd’hui le tourisme en Catalogne ne se résume plus à de vastes transhumances estivales vers le soleil. Mais la douceur de vivre entre mer et montagne offre une variété appréciable aux vacanciers toute l’année. La gastronomie, le passé historique lié aux sites culturels et, bien sûr, les golfs sont autant d’atouts à une région à l’identité forte et toujours bouillonnante.
Quelques kilomètres après la frontière et sa kermesse commerciale, le Golf Club Peralada est la première étape de cette promenade catalane, sur l’air de la sardane et au fumet de la cargolade… Mieux vaut s’enquérir de la météo avant de s’élancer à l’assaut des fairways de Peralada, un parcours dessiné par Jordi Soler en 1993. Entre Figueres et Roses, la tramontane descendant en bourrasques des Pyrénées a de quoi rendre fou le plus habile manieur de balles. Si les prévisions sont au beau fixe, ce qui est tout de même fréquent au cours de l’année, alors Peralada se transforme en un agneau avec ses larges fairways, quelques dénivelés rendant les mises en jeu flatteuses. Seuls quelques bunkers bien placés à la tombée de drive peuvent perturber votre quiétude. Les obstacles ne sont guère méchants même au 18 où l’eau fait face aux départs, les greens roulent bien, l’entretien est manucuré. De quoi passer une journée agréable à l’ombre des pins maritimes et des oliviers avant de rejoindre la terrasse d’un magnifique club-house.
En s’éloignant de la côte, le TorreMirona Golf Club ne manque pas d’arguments pour vous séduire. Inauguré en 1992, ce tracé d’Eugenio Aguado est assez plat, accordant de jolis points de vue sur les Pyrénées à l’horizon. Comme son nom le laisse entendre : « la Tour des Espions », sa position stratégique au-dessus de la vallée lui donne là encore une bonne prise au vent d’autant que la végétation demeure clairsemée. Les trous de l’aller sont aérés mais plus techniques que le retour qui enchaîne les aller-retour entre les allées de pins et de cyprès. Le trou signature est sans aucun doute le 5, un par 3 avec un green en île qui ne manque pas d’animer les débats au bar, une fois la partie achevée. Le club-house et l’hôtel (4*) situé face au départ du 1 s’intègrent très bien dans l’environnement.
Golf d'Aro-Mas Nou
Golf d'Aro-Mas Nou
Golf d'Aro-Mas Nou & Résidence Hapimag
Golf d'Empordà
Golf & Hôtel d'Empordà
Golf d'Empordà
Golf Platja de Pals
Hotel La Costa sur le Golf Platja de Pals
Golf Platja de Pals
Golf de Peralada
Golf de Peralada
Hôtel de Peralada
Golf PGA Catalunya - Stadium Course
Golf PGA Catalunya - Tour Course
Hôtel du PGA Catalunya
TorreMirona Resort
Golf de TorreMirona
Golf de TorreMirona
Continuant la promenade, l’escale au Golf d’Empordà promet d’être intense. Ce complexe créé en 1991 pour attirer les golfeurs européens remplit toujours sa mission à merveille. Britanniques et Scandinaves font le plein au printemps avant que Français et Catalans ne s’enhardissent aux premières chaleurs. L’Américain Robert von Hagge a mis sa patte sur les deux tracés, le Links entre lacs et dunes où les fairways ondulants nous rappellent quelques parcours français, et le Forest entre les pins et des pièces d’eau entièrement modelées pour la cause ! Même si bon nombre de balles y finissent leur vie – en attendant la main experte d’un plongeur avant de connaître une seconde chance souvent éphémère ! – on ne peut qu’apprécier le dessin de ces obstacles, tout comme des vastes greens les bordant. Le 6 de la Forest avec ses deux fairways nous rappelle le 9 du Royal Mougins tandis que le 8 du Links affiche de grandes ressemblances avec le 18 de l’Albatros, théâtre de l’Open de France. Empordà est une pièce maîtresse du golf catalan d’autant que l’hôtel à l’architecture futuriste et à la table audacieuse offre une excellente étape.
Il est temps de rendre hommage à l’ancien… le Golf de Pals dessiné en 1966 par l’Anglais Fred Hawtree dans la pinède bordant la plage éponyme. D’une conception classique, avec de petits greens surélevés, de courts pars 4 bordés de pins, un club-house à taille humaine agrémenté d’une belle terrasse ombragée, ce club a pris son temps. D’abord 9 trous avant que Baltazar Parera Vilar, propriétaire des terrains, n’accepte l’extension inaugurée en 1972 lors de l’Open d’Espagne remporté par Antonio Garrido, vainqueur de son compatriote Valentin Barrios en play-off après que les deux joueurs aient terminé à +1 sur quatre tours. C’est dire si malgré sa relative longueur, ce tracé peut vite être pénalisant. Comme si les pins attiraient les balles, les entraînant dans le chahut de leurs branches vers un coup injouable… Une seule pièce d’eau est en jeu sur le par 3 du 9 où une cinquantaine de mètres d’eau est à franchir vers un green encerclé de pins et de bunkers. Rien d’impossible, bien au contraire, mais beaucoup de déchets à l’arrivée ! Même si vous ne séjournez pas sur place, prenez le temps de déjeuner au club-house, la carte aux saveurs régionales pensée au gré du marché y est excellente.
Beaucoup plus récent et médiatique, le PGA Catalunya Resort collectionne les récompenses internationales depuis son ouverture en 1999. Avec ses deux parcours, le Stadium et le Tour course (ouvert en 2005), dessinés par l’Anglais Neil Coles – une légende du Tour européen – et l’Espagnol Angel Gallardo, ce resort affiche plusieurs vocations. Celle tout d’abord d’accueillir le circuit européen (Open d’Espagne 2000 et 2009 remporté par Thomas Levet, cartes européennes de 2012 à 2014), celle d’offrir aux pros des structures d’entraînement de qualité à l’année, et la plus lucrative de recevoir des touristes avides de beaux parcours. Tout est propre, on dormirait sur les fairways… les greens sont magnifiques, les pièces d’eau bien délimitées même si elles demeurent dangereuses, le sable se travaille à merveille. La beauté du dessin n’a de cesse tandis que les challenges entre les pins et les chênes-lièges avec vue sur les Pyrénées se succèdent avec élégance. Sur le Stadium, nommé « meilleur parcours d’Espagne » en 2012, quelques enchaînements comme le 6-7, le 12-13 ou encore du 15 au 16 demandent de la « caisse » et une bonne connaissance du tracé. Le Tour profite du même décor même s’il est considéré comme un peu plus simple, la vigilance y est également nécessaire…
Dernière escale le long de la Costa Brava, le Golf Club d’Aro-Mas Nou se cache dans le maquis de la chaîne des Gavarres, à 300 mètres d’altitude. Entre les pins, les oliviers et les chênes-lièges, au gré des dénivelés, le parcours dessiné par Ramón Espinosa en 1990 évolue à chaque trou, alternant les vues sur les montagnes avec la baie d’Aro et la Méditerranée en contrebas. La topographie des lieux a parfois raison de l’intérêt du jeu, au risque de voir un bon coup pénalisé par un rebond hasardeux, la balle disparaissant alors dans un ravin épineux… Regrettable même si on passe plus de temps à regarder le paysage que concentré sur sa carte. Très étendu, le parcours se joue facilement en voiturette. Les pièces d’eau bordant les greens du 2 et du 3 puis du 15 servent avant tout à arroser le terrain qui ne s’en plaint pas !
Pour varier les plaisirs, une visite du musée Salvador Dali de Figueres et quelques balades au gré des villages de pêcheurs ayant conservé leur cachet comme Lloret de Mar, Palafrugell, San Feliu de Guixols sont les bienvenues. De quoi profiter de la culture catalane comme de sa gastronomie mélangeant allègrement les saveurs de la mer et de la terre, comme le sucré au salé…
Texte : Claude Granveaud-Vallat