Depuis un siècle, la presqu’île de Monterey vit à travers le golf. Pas moins d’une douzaine de parcours le long de la fameuse « 17 Mile Drive » bordant une côte rocheuse, sableuse, déchiquetée, ventée à l’année. Dans un cadre aussi sauvage que léché, face aux déferlantes du Pacifique, certains clubs sont fermés à double tour mais d’autres ouvrent volontiers leurs portes, à condition de mettre quelques poignées de dollars sur les greens… !
Par Claude Granveaud-Vallat
A la fin de la Première guerre mondiale, à deux heures de voiture au sud de San Francisco, Samuel F.B. Morse, un industriel californien, découvre un site idéal à la construction d’un golf le long de la côte Pacifique. Il achète la presqu’île de Monterrey et lance les travaux sans attendre. Inauguré en 1919, Pebble Beach offre un dessin époustouflant face à l’Océan – en vue depuis plus de la moitié du parcours -, une symphonie allant crescendo. A la même époque, deux autres parcours sont dessinés à proximité, le fameux Cypress Point Club plus fermé que la banque fédérale et le Dunes du Monterrey Peninsula GC, également privé. Face à l’engouement pour le golf envahissant les États-Unis depuis la victoire du jeune Francis Ouimet lors de l’US Open 1913, la presqu’île de Monterrey toute désignée pour accueillir les milliardaires n’échappe pas à cette mode.

Un siècle plus tard, à Pebble Beach, tout est mis en scène pour assurer l’excellence, sur le parcours bien sûr mais aussi du club-house au pro-shop, en passant par le putting-green jouxtant le restaurant aux baies vitrées orientées vers le large comme aux navettes emmenant les joueurs vers l’immense practice disposant de balles de qualité.
Comme souvent en bord de mer, le vent a son mot à dire… Au printemps, la côte offre des airs de Bretagne, de Finistère, mêlant les embruns aux rafales de vent tonifiantes. Du 4 au 10, les « Falaises de la mort » servent de cadre au dessin de Jack Neville et Douglas Grant qui ont orchestré cette symphonie pour birdies ! Les mouettes et les goélands virevoltant au-dessus des voiturettes donnent le sens du vent, en attendant de plonger sur les paquet de chips, défiant la vigilance des joueurs plus préoccupés par la trajectoire de leurs balles dans ce cadre hors du commun qui accueillit à six reprises l’US Open, en attendant le prochain rendez-vous majeur en juin 2019.

A l’aller, le terrain n’offre aucun répit, hormis les points de vue sur cette côte sauvage où tant de navires ont heurté les étocs, les étraves d’épaves au large en témoignent. Court par 3 en plongée, ceint d’écume, le 7 offre plus de sable que de green à qui manque de précision avec un fer 9 en main… Et pourtant combien de balles à la mer, combien de balles pluggées, combien de double bogeys sur ce trou mythique ? Le retour longe les villas de milliardaires aux jardins manucurés avant de s’approcher à nouveau de la grève sur le green du 17. Phoques et éléphants de mer se dorent la couenne sur les blocs de pierre en contrebas de ce green qui a vu – grâce à un birdie d’anthologie – Tom Watson remporter l’US Open en 1982 face à son éternel adversaire, Jack Nicklaus.
En 2000 pour la 100e édition de l’épreuve nationale, Tiger Woods s’imposait avec 15 coups d’avance sur ses dauphins Ernie Els et Miguel Angel Jiménez, domptant le monstre à merveille. En 2010, Grégory Havret terminait sur la 2e marche à un coup du Nord-Irlandais Graeme McDowell.
Un bonheur que nous, modestes amateurs, pouvons aussi ressentir en foulant ces fairways oniriques. Une expérience onéreuse… mais inoubliable !
Spyglass Hill Golf Course – Au nom de Stevenson…
Black Dog, Billy Bones, Captain Flint, Ben Gunn, autant de noms qui évoquent l’Île au Trésor de Robert Stevenson… mais aussi les trous de Spyglass Hill ! En effet, la légende voudrait que l’auteur écossais – grand voyageur – ait trouvé l’inspiration de son roman en se promenant sur les collines de Monterrey dans les années 1880. Une chose est certaine, en 1966, Robert Trent Jones n’a pas manqué d’inspiration en acceptant la proposition de Samuel FB Morse qui souhaitait compléter sa panoplie le long de la 17 Mile Drive, la route bordant la côte entre Pacific Grove et Carmel, ville de toutes les exubérances.

Le contraste entre les cinq premiers trous construits dans le sable dunaire et la suite taillée dans la pinède de la Del Monte Forest est surprenant. Face aux biches et aux faons qui gambadent tranquillement dans les roughs, on n’imagine pas la difficulté du tracé. Quelques greens sont dantesques à l’image de celui du 4, étroit et en travers… En remontant dans la forêt, on s’attend à un peu de répit dû aux arbres qui bloquent le vent. Pas pour longtemps… Sur le 8, le drive est serré et l’approche est longue vers un green surélevé. Entre les bunkers, les pièces d’eau, les dénivelés et les dévers, le retour n’est pas plus simple. Les pins demandent une attention permanente même si quelques écureuils tentent avec talent de nous déconcentrer. En remontant le fairway du 18, on ne peut être que satisfait, heureux d’en finir comme d’avoir vécu un grand moment même si le parcours a encore gagné !
The Links at Spanish Bay – Au son des cornemuses
Le soleil se couche sur les eaux du Pacifique, le son d’une cornemuse jouée par un homme en kilt résonne sur la terrasse du Spanish Bay Hotel tandis qu’une petite bruine mouille la lande et le parcours…

Chaque soir, l’esprit de l’Écosse revit en Californie ! Sur le Links de Spanish Bay, le plus récent des parcours de l’entité Pebble Beach, dessiné en 1987 par Robert Trent Jones Jr., Sandy Tatum et le champion Tom Watson, l’Océan est en vue sur quatorze trous et en jeu sur un tiers du parcours. Dans cet environnement dunaire, les architectes n’ont pas été avares de bunkers, une petite centaine, toujours bien placés ! De nombreux roughs de bruyère et de graminées, refuges d’oiseaux, lapins et petits rongeurs, sont considérés comme zones écosensibles où il est interdit d’aller jouer comme sur le 15, un par 4 composé d’une île de fairway jointe au green par une passerelle pour préserver la nature. Pour peu que le vent se lâche, on termine groggy en survolant l’immense bunker du 18 mais l’idée d’un verre salvateur, en terrasse en attendant le retour du « piper » au coucher du soleil, ravive la motivation en attendant la prochaine partie dans ce cadre privilégié, magnifique et préservé. Tous les ingrédients d’un séjour exotique, inoubliable… à condition d’y mettre le prix !
Pebble Beach Golf Links
www.pebblebeach.com
18 T, par 72, 6063 mètres.
Architectes : Jack Neville & Douglas Grant (1919)
Spyglass Hill Golf Course
www.pebblebeach.com
18 T, par 72, 6258 mètres.
Architecte : Robert Trent Jones (1966)
The Links at Spanish Bay
www.pebblebeach.com
18 T, par 72, 6139 mètres.
Architectes : Robert Trent Jones Jr, Tom Watson & Sandy Tatum (1987)
Votre séjour Golf à Pebble Beach en Californie – Presqu’Ile de Monterey
Venez vivre l’incroyable expérience du Inn At Spanish Bay***** Pebble Beach en Californie.

Votre séjour comprend par personne :
- 2 nuits en chambre double, côté jardin au THE INN AT SPANISH BAY 5***** PEBBLE BEACH
- 2 green-fees : 1 au Pebble Beach Links et 1 au Spyglass Hill
- Parking privé
- Accès au Spanish Bay Club et au Spa a Pebble Peach.
- Transferts aéroport de Monterey / hôtel / aéroport de Monterey
(Tarif selon période, vol en sus possible de plusieurs villes de France, nous consulter)
Réservations auprès de Havas Voyages Golf
golfalacarte@havasvoyages.fr
+33 4 67 36 42 01
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