Sept ans de travail pour trois jours de bonheur, d’intensité sportive, humaine et une victoire européenne au final ! La 42e Ryder Cup est unanimement décrite comme une réussite tant le parcours était magnifique, tant tout s’est bien déroulé… A la France du golf de surfer sur cette vague d’enthousiasme pour développer le tourisme et faire connaître ses parcours, à commencer par ceux du Réseau Golfy !
Par Claude Granveaud-Vallat
On n’a pas attendu la Ryder Cup pour découvrir le talent de Francesco Molinari mais cette semaine l’Italien a survolé l’Albatros comme ses adversaires, a subjugué ses partenaires pour empocher cinq points sur cinq et porter l’équipe bleue vers la victoire puisque, cerise sur le gâteau, c’est lui qui, dimanche après-midi, a apporté face à Phil Mickelson le point décisif à l’Europe.
Francesco Molinari
Ce Turinois discret, besogneux, a endossé cet habit de N°1 européen avec aisance, sans jamais aller jouer le 18, privant les spectateurs assis patiemment autour de ce dernier green de sa superbe. Lors des journées de doubles, associé à l’Anglais Tommy Fleetwood, il a semé la panique dans les rangs américains, battant Woods, Reed, Thomas, Spieth, DeChambeau avant de crucifier Mickelson en simple. Cette paire italo-anglaise a eu droit aux honneurs comme aux surnoms de circonstance, de Moli & Tommy à Moliwood tant leur cinéma faisait chavirer les cœurs des spectateurs. Tiger Woods, battu trois fois par ces deux là, rendait hommage à ses adversaires, concédant son impuissance face à tant de talent, de réussite par moments, en admettant tout de même dimanche soir après avoir essuyé une 4e défaite face à Jon Rahm cette fois – un peu de variété ne fait pas de mal, enfin si ! – que ces dernières semaines conclues par sa victoire au Tour Championship l’avait épuisé. On le serait à moins mais pour l’ancien N°1 mondial toujours leader à l’applaudimètre, la défaite était difficile à accepter…
Tommy Fleetwood et Francesco Molinari
Et pourtant vendredi matin, tout commençait bien pour les Américains à l’aise dans les 4 balles même si les victoires de Finau-Koepka et Spieth-Thomas s’étaient décidé sur le 18. Les foursomes joués dans le vent de l’après-midi avaient une autre allure. 4-0 pour l’Europe, un score inédit depuis 1989 au Belfry et la domination des hommes de Tony Jacklin. Le soir, on sentait bien Jim Furyk, le capitaine américain, accablé par l’ampleur du score même si la presse américaine cherchait des excuses dans la préparation d’un parcours « claustrophobique », où les joueurs ne pouvaient pas sortir le driver – sauf que même avec des fers ou des petits bois, ils ont visité les épais roughs et les pièces d’eau -, où les greens étaient trop lents, où patati et patata… L’Europe virait en tête le premier soir !
Samedi, il était temps de corriger le tir mais voilà que les hommes de Thomas Bjorn, le Danois capitaine européen, trouvaient la mesure dans les foursomes matinaux. La fraîcheur automnale, les lumières douces irisant un parcours sublime semblaient les inspirer. Aucun match n’atteignant le 18, l’Europe augmentait son avance face à des Américains revanchards et prêts à en découdre en foursome. Avec des coups fantastiques comme sur le 13 pour la paire Poulter-McIlroy où Rory a joué un 2e coup depuis l’obstacle d’eau pour laisser un putt pour birdie à Poulty… Seule la Ryder Cup offre ce genre d’exploit partagé par un public en liesse, avide de telles émotions, n’attendant pas forcément les birdies pour lever son verre… La bière, le rosé et un peu d’eau ont épanché la soif de plus de 50 000 spectateurs chaque jour, pour certains abondamment ! Samedi soir, l’Europe avait quatre points d’avance, serait-ce suffisant pour soulever le trophée le lendemain soir ? Personne n’a oublié la remontada européenne de Medinah en 2012 là où les Américains avaient débouché le champagne trop vite… Prudent, Thomas Bjorn disait que les meilleurs joueurs du monde, ses adversaires plus à l’aise en tête à tête, allaient se battre jusqu’au dernier putt. Et ce fut le cas…
Sergio Garcia
Mais sous un soleil faisant office de 14e homme après le public acquis en majorité à la cause des Bleus, la mayonnaise yankee avait du mal à prendre même si Justin Thomas, le seul à avoir repérer le parcours cette année lors de l’Open de France, parvenait à s’imposer au 18 face à Rory McIlroy dont la balle enterrée dans le sable sonnait la fin sans même pouvoir combattre sur le green. Ce premier point obtenu de haute lutte aurait pu être hégémonique mais Paul Casey a su résister à la puissance de Brooks Koepka. Pour l’Anglais revenu de nulle part face au double vainqueur majeur, la bataille était belle et se soldait par le seul match nul de la semaine. Justin Rose, récent vainqueur de la FedEx Cup et Tommy Fleetwood, héros des doubles, concédaient eux aussi leur match. Mais il fallait attendre la victoire de Patrick Reed face à Tyrrell Hatton pour voir à nouveau du rouge sur le tableau de scores. Entre temps, les Européens avaient engrangé les points jusqu’à celui de Francesco Molinari qui scellait la victoire. Garcia, Stenson et Noren venant compléter la panoplie de super héros que pouvaient endosser les 12 hommes de Captain Thomas en venant soulever un trophée tant mérité devant une foule restée compacte dans les tribunes comme sur les buttes pour applaudir, hurler, filmer, tweeter dans une ambiance détendue où même les spectateurs américains étaient ravis de leur séjour à Paris !
A la France du golf de faire comprendre au monde entier – plus d’un milliard de téléspectateurs ont vu le parcours – que le Golf National n’est pas l’arbre qui cache le forêt, qu’avec plus de 600 parcours à travers l’Hexagone, notre culture, notre patrimoine, notre gastronomie, nous ne sommes pas à court d’arguments pour les séduire. Une attitude à laquelle Golfy s’emploie depuis 30 ans avec le succès que l’on connaît même s’il demeure possible de faire encore mieux !
Bravo les Bleus, bravo l’Europe, bravo au Golf National, merci à Pascal Grizot d’y avoir cru et d’avoir su convaincre autour de lui depuis bientôt dix ans…
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Ryder Cup 2018, Le Golf National, par 72
Vendredi 28 septembre
Fourballs
Rose-Rahm | 1up | Finau-Koepka |
McIlroy-Olesen | 4&2 | Johnson-Fowler |
Casey-Hatton | 1up | Thomas-Spieth |
Molinari-Fleetwood | 3&1 | Woods-Reed |
Vendredi 28 septembre
Foursome
Stenson-Rose | 3&2 | Johnson-Fowler |
Poulter-McIlroy | 4&2 | Watson-Simpson |
Garcia-Noren | 5&4 | Mickelson-DeChambeau |
Molinari-Fleetwood | 5&4 | Thomas-Spieth |
EUROPE 5 3 USA
Samedi 29 septembre
Fourballs
Garcia-McIlroy | 2&1 | Finau-Koepka |
Casey-Hatton | 3&2 | Johnson-Fowler |
Molinari-Fleetwood | 4&3 | Woods-Reed |
Poulter-Rahm | 2&1 | Thomas-Spieth |
Foursome
Stenson-Rose | 2&1 | Johnson-Koepka |
Garcia-Noren | 3&2 | Watson-Simpson |
Molinari-Fleetwood | 5&4 | Woods-DeChambeau |
Poulter-McIlroy | 4&3 | Thomas-Spieth |
EUROPE 10 6 USA
Dimanche 30 septembre
Simples
Rory McIlroy | 1up | Justin Thomas |
Paul Casey | AS | Brooks Koepka |
Justin Rose | 3&2 | Webb Simpson |
John Rahm | 2&1 | Tiger Woods |
Tommy Fleetwood | 6&4 | Tony Finau |
Ian Poulter | 2up | Dustin Johnson |
Thorbjorn Olesen | 5&4 | Jordan Spieth |
Sergio Garcia | 2&1 | Rickie Fowler |
Francesco Molinari | 4&2 | Phil Mickelson |
Tyrrell Hatton | 3&2 | Patrick Reed |
Henrik Stenson | 5&4 | Watson Bubba |
Alex Noren | 1up | Bryson DeChambeau |
EUROPE 17,5 10,5 USA